

ROSIERES
Notre Dame de l’Assomption,
mère des paroisses de Joyeuse, Vernon, Balbiac et Chapias.
I /

Vue actuelle de
Rosières et de l’école normale de filles, 1884
. A deux cents mètres
au nord, le principal village de la paroisse, dit le Faubourg est traversé par
la Nationale de Joyeuse à Aubenas. Et à la circonférence de ces deux points
dont la corde est la rivière ; rayonnent de nombreux villages et hameaux,
étagés sur les collines, dominant la vallée.

A l’est, une longue et large
plaine s’étend jusqu'à Laurac.
Cette vaste paroisse était anciennement
bornée au nord par les paroisses de Sanilhac,Rocles et Beaumont, à l’orient par
Ribes et St André- Lachamp, Planzolles et Lablachére, au midi, Saint- Alban et
Auriolle , et à l’est , Labaume et Laurac.
Le sol granitique sur la plus grande
étendue était, il y a peu d’années riche en soie, vin, blé, olives,
aujourd’hui, pauvre par suite de la perte des mûriers et de la vigne.
L’industrie est nulle : un seul
moulin à blé, autrefois seigneurial.
S’il faut tenir compte des traditions,
qui, presque toujours ont un fond de vérité, Rosières serait une des plus
anciennes paroisses du diocèse de
Viviers.
Une légende transmise de générations en
générations ferait supposer que sa fondation remonterait au règne des premiers
carolingiens, et à l’appui de cette croyance, il est possible de citer quelques faits la corroborant
Il n’est pas douteux que cette partie de
la France ait été habitée pendant longtemps par les Arabes dits sarrasins et
qu’ils aient étés maîtres de l’Espagne, et dans les Gaules depuis les Pyrénées
jusqu’en Bourgogne et aux rives de la Loire.
On
trouve à Rosières, nombre de localités qui paraissent avoir une étymologie
arabe .Nous en citerons quelques unes :
Ramène, est une
fontaine pétrifiante qui a formé autour d’elle,un énorme massif de tuf.
Arleblanc paraît
venir d’ar-el- bilan , la terre des rochers blancs ,allusion aux bancs de
roches calcaires appelés Gras, en vieux français et en patois, du latin gradus,
gradins.
Le mot Guihem, très commun à Rosières
signifie croyons nous, Rose en arabe.
Garel , noir et blanc
autre allusion aux bancs de rocher Dés que les Francs furent maîtres du pays,
ils ne trouvèrent pas de nom plus approprié au lieu où ils venaient de
remporter une signalée victoire, que celui de Rosières, en mémoire des champs
de rosiers cultivés par les arabes dans les plaines de Rosières et de Laurac.
La tradition ajoute que sur le territoire de Rosières, au lieu nommé
anciennement Campus Regi et aujourd’hui en patois, « lou chan de regi » (
le champ ou le camp du roi) (1)un combat décisif aurait été livré et que
l’armée ennemie aurait été taillée en pièce, mise en déroute et poursuivie
au-delà de la rivière, en un lieu qui fut depuis appelé Joyeuse, du nom de
l’épée de Charlemagne.(2)
On a trouvé, nous a-t-on dit dans notre
jeunesse, en labourant le campus regi, de nombreux débris d’armures, fers de
lances et piques ,malheureusement perdus. Il n’est pas impossible que
Charlemagne où son père Pépin le bref et moins probablement son grand père
Charles Martel eussent pourchassé les sarrasins à Rosières.
Il est notoire que Charles Martel mit
en déroute les sarrasins en l’an 732 à
la bataille de Poitiers et les refoula dans le midi, mais jusqu’ou ?
Probablement pas jusqu’à Rosières, car l’histoire nous apprend que sa présence
était urgente en Bourgogne.
Nous savons que , plus tard, il revint
dans le midi, à Avignon ,Marseille et Nîmes, mais rien ne prouve qu’il vint
dans nos contrées, sans doute encore occupées par les sarrasins. .Ce qu’il
y a de certain , c’est que ceux ci, après la déroute de Poitiers resteront
encore quelques années
possesseurs de la
Septimanie, mais est ce Charles Martel ou son fils Pépin le Bref qui les
expulsèrent définitivement ?(1)
Nous pensons que ce fut ce dernier qui
conquit la Septimanie et qui étendit son
royaume jusqu’aux Pyrénées vers l’an
750.
Mais il n’y a rien de surprenant à ce que la
tradition ait attribué à Charles Martel la victoire de son fils à Rosières, car
le souvenir de Charles devait être plus vivace et plus frappant , comme ayant
porté les premiers coups aux musulmans et sauvé la France de l’islamisme .
Quant à Charlemagne, il n’est pas possible
de lui attribuer cette victoire, les sarrasins étant expulsés à son avènement.
Mais il n’est pas impossible qu’il ait passé
à Joyeuse, la tradition prétendant que ce fut lui qui donna le nom de son épée
à cette ville ;
Cette présomption est même vraisemblable.
(1)
La
Septimanie comprenait nos départements des Pyrénées Orientales, de l’Aude, de
l’Hérault, du Gard et vraisemblablement le midi de L’Ardèche.
(2)
Ce fut le
Pape Léon III qui proclama Charlemagne Empereur en l’an 8OO.Il lui ceignit
l’épée appelée par cette raison l’épée de St Pierre, mais généralement
on la nomma la Joyeuse, Charlemagne disait : » je scelle les traités
avec le pommeau de mon épée et les fais exécuter avec la pointe »
Ce prince ayant été appelé en Espagne pour
porter secours à un chef sarrasin, ce qui parait étonnant. Il crut devoir,pour
des motifs qui nous sont inconnus, se rendre à cet appel, dit l’histoire dans
l’intérêt de la vraie foi et aussi pour assurer les frontières méridionales
contre de nouvelles invasions.
Après avoir pris Saragosse et Pampelune en
l’an 778, il revint en France, passant , peut-être intentionnellement par
l’Helvie (Vivarais) pour voir le champ
de bataille illustré par son père
Et aurait voulu tout à la fois perpétuer ce
souvenir en ordonnant la construction d’un mausolée en ce lieu, pour servir de
sépulture aux restes de ces héros et aussi, laisser une trace e son passage en
plantant son épée Joyeuse sur la colline vis-à-vis.
Il parait, toujours d’après la tradition que
ce mémorable combat fut des plus meurtriers, non seulement du coté des francs,
mais surtout des mécréants .Du reste, les historiens du temps affirment que
ceux –ci laissèrent sur les champs de bataille des gaules plus de 300000 des
leurs. Charlemagne dut en même temps ordonner qu’un prieuré de l’ordre de
Cîteaux serait fondé pour le service religieux du lieu et pour prier pour le
repos des âmes des trépassés.
Le seul titre que l’on connaisse de
l’existence de ce prieuré à ces époques reculées est l’union de celui – ci à celui de Ruoms en l’an onze cent du même ordre ; c'est-à-dire 297 ans
après la mort de Charlemagne , ce qui prouverait qu’il existait alors depuis longtemps
.
A quelle époque furent commencées ces
constructions ?
Rien ne nous l’apprend, ni une inscription
lapidaire, n’ayant pu , étant trop jeune à l’époque de la chute du clocher, en
faire la recherche , ni la tradition, ni les archives du prieuré, ayant servi
de litière aux porcs , il y a peu d’années à ce que nous avons appris trop tard
.Nous en sommes réduits aux conjectures et au caractère de l’architecture.
Le style parait indiquer le IX éme, peut
être même le VIIéme siécle . L’orientation est au couchant, la batisse de moyen
appareil Romano- Byzantine primordial, ayant peu évolué de l’an 400 à l’an 1000
.
Une seule nef rectangulaire, à petite abside
semi-circulaire .Chapelles encastrées entre les pilastres . Voûtes à
plein-cintre,basses à nervures rondes et saillantes, absence des chapiteaux ,
fenêtres hautes et étroites .Le dallage en contre bas du sol, de six marches .
Pas de caveau, mais découverte de grande
quantité d’ossements , lorsqu’on reconstruisit l’Eglise après son écrasement
par la chute du clocher. Nouvelle présomption de la destination du mausolée .
Le clocher en forme de tour carrée, surmontée
d’une pyramide en pierre de taille très effilée, semblable à un index montrant
le ciel .
Cette tour comportait aux quatre angles des
piliers accouplés à des pilastres rentrants, se réduisant au centre de la tour
à une ouverture d’environ deux pieds de large sur six de haut.
Ces quatre arcs supportant une voûte, au
dessus de laquelle, un seconde voûte formait la partie de la tour dans laquelle
s’ouvraient sur les quatre faces une baie à plein cintre pour les cloches.
Au dessus commençait la pyramide en pierres
de taille, aussi quadrangulaire, sommée sur les quatre faces d’une petite ouie
et enfin, le tout surmonté d’une croix de fer .
La hauteur totale à partir du sol était de
120 pieds ( 40 mètres ).
Lors de la refonte de la grosse cloche
en 1826 ,on y avait gravé qu’elle avait été refondue en 1717 avec la matière
d’une précédente fabriquée en onze cent dix.
Nouvelle preuve de l’existence de notre
monument bien avant cette dernière date.
Nous parlerons plus
loin d’une autre cloche dont nous avons pu vérifier par nos yeux l’ancienneté.
Les bâtiments du prieuré
contigus à l’Eglise du coté du Nord laissent voir encore quelques
vestiges .
Notons que Charlemagne, ami des arts , zélé
chrétien, avait attiré dans son Empire d’habiles artistes byzantins, auxquels
sans doute fut confiée l’érection de notre église .
Ce majestueux et vénérable monument, si pur
de lignes, d’une architecture si simple et si bien approprié à sa destination
aurait pu durer encore des siècles, nous rappelant le glorieux fait d’armes de
nos aïeux, sans l’ineptie d’une ignorante municipalité .
Vers 1838, cette dernière, mue par un motif
peut être louable, mais aussi futile que peu réfléchi, imagina de percer les
murs de séparation des chapelles pour faciliter la circulation des paroissiens
autour de l’église et à l’intérieur ; chose impossible dans la nef ,vue
son étroitesse. Mais, l’on n’avait pas prévu la solidité de la bâtisse, pensant
que le pc seul suffirait ; il fallut employer la poudre. Le travail dans
ces déplorables conditions fut bientôt arrêté , car l’ébranlement causé par les
premiers coups de mine occasionnèrent bientôt de lézardes graves à la voûte du
chœur supportant la pyramide. On cessa aussitôt le travail, mais le mal était
irrémédiable.
Le 3 novembre 1839, pendant la messe, une
pierre se détacha de la voûte et tomba non loin du prêtre au milieu du chœur.
En voyant l’imminence du danger, on
s’empressa de sortir à la hâte, tant que l’on pu , chaises,
ornements ..etc et on interdit l’entrée.
Le lendemain 4 novembre, jour de la St
Charles ! J’étais alors bien jeune , je me promenais avec mon père et un
de nos amis Mr Richard.
Il était trois heures après midi, quand
tout à coup, un formidable bruit, semblable au tonnerre,
Répercuté par les montagnes, nous fit lever
la tête, et nous vîmes s’effondrer le clocher au milieu d’un nuage de
poussière.
Nous fumes bientôt sur les lieux et
constatâmes qu’il était resté debout environ un tiers de la tour et de la
pyramide et qu’une grande partie de l’église était écrasée.
Les cloches étaient en morceaux. Je me
souviens d’avoir lu sur un fragment de l’une d’elle : « reedificat anno 14.. »les deux
derniers chiffres brisés.
Le bruit avait été entendu de toutes les
hauteurs et de Joyeuse, d’où une foule consternée affluât aussitôt sur les
lieux, parmi laquelle les conseillers forts penauds.
Si l’événement en eut lieu la veille, jour
des morts où l’avant-veille jour de la Toussaint, la plus grande partie de la
population eut été écrasée.
Malgré mon peu d’habileté, ma première idée
fut de crayonner d’après ce qui restait du clocher, l’aspect avant et après la
catastrophe. Tout mauvais que soit ce croquis, il donne une idée très
appréciable du monument.

Bientôt après, on s’occupa de raser au niveau
du toit la partie encore debout et pour y parvenir, on n’épargna pas la poudre
pendant plusieurs jours. Mais la fière ruine ne se rendit pas à ces sommations,
elle s’écroula d’elle-même pendant une nuit.
De longs débats eurent lieu ensuite dont nous
parlerons en son lieu.
Dés l’établissement des religieux Bénédictins à Rosières, ils durent s’occuper
du service religieux, non seulement pour les âmes des trépassés, but pour
lequel ils avaient étés institués,
mais aussi pour les
vivants répandus aux environs.
Les paroisses avaient à cette époque une
étendue qui au premier abord nous étonne et qui cependant s’explique par la
rareté des habitants. La population devenant peu à peu plus dense, il devint
nécessaire de multiplier les églises en démembrant les anciennes paroisses.
C’est ce qui arriva
pour presque toutes et en particulier pour Rosières, qui dans la suite des
siècles est devenue la mère des paroisses de Joyeuse, Vernon ,Balbiac et
Chapias.
Certaines de ces
localités ayant vu accroître leur population, elles furent pourvues d’une
chapelle desservie par un vicaire dépendant de l’église paroissiale de Rosières
L’acte le plus ancien
qui mentionne la chapelle St Michel de Vernon est de l’an 1289.
Joyeuse,quoique siége d’une baronnie n’eut qu’une chapelle jusqu’en
1620.
Balbiac et Chapias n’ont été érigées en paroisse, la première il y a 50 ans la
deuxième il y a bien moins.
II /
Nous chercherions en
vain quels furent au début du règne féodal, les seigneurs possesseurs de cette
parie du pays helvien.
Ce furent sans doute des Leudes des rois Francs,dont devaient être issues les
antiques maisons, de Luc, de Bermond, de Chateauneuf que nous trouvons dans nos contrées aux Xéme et XIéme siècles.
Vierne de Luc, des
princes de Luc, dame de Joyeuse et Pradelles ; épousa Bernard VIII de
Bremond d’Anduze ; et leur fille Vierne d’Anduze épousa avant 1296 Guigon
de Chateauneuf. Vierne devint dame de Joyeuse, Rosières etc.. après la mort de
son frère aîné Bernard IX arrivée en 1298 et apporta à son mari, Joyeuse et ses
dépendances dont il prit le nom.
Nous parlerons plus
longuement de ces seigneurs dans la notice sur Joyeuse. Il suffit d’avoir
signalé leur suzeraineté sur Rosières, Vernon, Balbiac et autre lieux de cette
paroisse.
Plusieurs familles d’origine à la paroisse de Rosières, y furent possessionnées
et vassales de la maison de Joyeuse.
Nous n’en dirons que quelques mots.
Faisons d’abord
exception pour la famille de Vernon, qui nous parait autochtone, connue dés le
commencement du XIIIéme siècle. Elle possédait le château de Vernon, unique
maison seigneuriale de la paroisse de Rosières, avec celle de Joyeuse. Plus
tard, cette terre de Vernon fut divisée entre plusieurs co-seigneurs que nous
allons faire connaître.
Sans qu’il soit
possible d’établir une filiation suivie des Vernon, nous connaissons de ombreux
actes, mentionnant plusieurs personnages, jusqu’à son extinction.
En 1210, le 14
Novembre, Pierre de Vernon est mentionné en un traité entre Burnon, évêque de
Viviers et le comte de Toulouse.
Le 9 des calendes
d’avril 1285 Beraud de Vernon rend hommage à Dragonnet de Joyeuse pour tout ce
qu’il a à Saint André Lachamp et Planzolles.
Et suite à de
nombreux actes des XIIéme et XIVéme siécles, Catherine de Vernon, dame dudit
lieu, fille unique et héritière de la branche aînée de Raymond de Vernon, épousa le 2 Juillet
1369 Béraud d’Agrain Seigneur des Soubas . Leurs descendants se qualifièrent
coseigneurs de Vernon pendant de longues générations, sans toutefois y faire leur
résidence.
Les Montjeus ,
seigneurs de Chassagne furent aussi coseigneurs de Vernon et après eux les
Ginestoux par le mariage en 1494 de Martine de Montjeu avec Jacques de
Ginestoux. Ceux-ci firent leur résidence au château de Vernon, et au
commencement du XVIIIéme siécle s’en qualifiaient comtes.
Le 19 mai 1764, le
comte de Vernon, demeurant alors à Arles, vendit à Julien et Jean-Louis
Dussargues, père et fils de la paroisse de Lablachére, le château de Vernon, au
prix de trente six mille livres.
Ces Dussargues dont
un rameau avait aussi acquis la terre de Planzolles et celui de Vernon.
Le dernier des Vernon
épousa en 1809 Christine de Vassel de Lisleroy de laquelle il eut deux filles.
Ses biens ayant été
vendus judiciairement furent acquis en 1817 par MMrs de Bournel et Colomb, qui les revendirent en
parties brisées. Le château devint la propriété de la famille Vielfaure, dont
était le député radical de l’Ardèche.
Les Malet,
coseigneurs de Vernon au commencement du XIVéme siécle, s’éteignirent en la
personne de Vierne de Malet qui épousa le 9 décembre 1391 noble Etienne
Ailhand. Leurs descendants retinrent le nom dee Malet et formèrent la seconde
famille de ce nom.
Ils s’allièrent aux
Balazuc, de Borne, Montjeu etc.
Le dernier Claude de
Malet fut substitué aux Balazuc s’en qualifiant de baron. Il était fils de
noble Pons de Malet et d’Helips de Montjeu. Décédé sans postérité et avant sa
mère. Celle-ci institua pour héritier son neveu jacques de Ginestoux, faisant
quelques legs aux de Borne.
Un rameau des Barjac
devint coseigneur de Vernon et du Sault même paroisse, où ils
demeurèrent ; par le mariage contracté en 1310 par Bernard de Barjac avec
Anne de Vernon.
Autre Anne de Barjac,
dame du Sault, Vernon, baronne de
Barjac, Sabran, la dernière de sa
branche, fille d’Azias et d’Anne de Combes épousa en 1342 Jean de Cadoene de
Gabriac.
Son petit fils, seigneur du Sault, coseigneur de la Ville du Bourg Saint
Andéol, Baron de Saint Saulet de Caisson,y demeurant, vendit à divers toutes
ses possessions de Vernon.
Les Chanaleilles de
la Saumès avaient aussi quelques biens à Rosières et étaient avec les
Ginestoux, patrons de deux chapelles de ladite église.
Les Malmazet, dits
depuis de Saint Andéol, sont originaires du lieu de la Blacherette, à Balbiac,
paroisse de Rosières.
Les Rosilhes et les
Lavernade avaient aussi des rentes à Rosières, mais, comme nous venons de le
voir, le territoire de Rosières proprement dit, tel qu’il est de nos jours, ne
possédait aucun fief noble. Le Seigneur suzerain était le Baron de Joyeuse,
tout comme pour Vernon, où il y avait plusieurs nobles vassaux.
III /

Nous allons
maintenant relater par ordre
chronologique les faits survenus à Rosières, depuis le plus ancien titre venu à
notre connaissance de l’an onze cent onze jusqu’à nos jours.
Cette nomenclature d’actes pourra paraître fastidieuse et prolixe, néanmoins,
comme il s’agit d’un chartrier plutôt
que d’une histoire, il importe de rapporter la lettre des documents, qui nous initie au style, aux formes,
coutumes, de chaque époque.
Qui nous fait
connaître les noms des notaires, des témoins, signataires des actes,
quelquefois fort utiles pour la filiation des familles.
Les visites des églises, minutieusement décrites, nous les montrent telles
qu’elles étaient autrefois. L’inventaire du mobilier nous prouve qu’elles
étaient généralement pauvres. On y trouve les actes de fondations, de donations
des chapelles , d’œuvres pies, l’énumération des biens des prieurés.
Les délibérations des
communautés sont généralement prolixes, afin de prévoir autant que possible,
l’éventualité d’un procès où des chicanes. Elles sont rédigées avec une clarté
et une sagesse rare. On y admire le
savoir du Jus Seritus et le bon sens
de la partie saine de la population appelée sur le forum au sanctionne ment des
actes des consuls.
Ce mode de suffrage
restreint à la partie saine de la
population était sans contredit, bien préférable à notre suffrage universel.
1111 – En l’année
onze cent onze, Legeo, évêque de Viviers joignit au prieuré de Ruoms, les
églises de Rosières, Joyeuse, Comps, Saint Alban sous Sampzon et Chabrolliéres
( Planzolles).
Auparavant, Rosières
dépendait directement de Cîteaux, et après l’union ci-dessus, elle devint une
dépendance de Saint Saturnin du Port ( et donc de Pont Saint Esprit).
On voit que déjà en
1111, il y avait à Joyeuse une église (Chapelle) relevant de la paroisse de
Rosières.
Le prieuré de Ruoms affilié aux Bénédictins de Cluny déjà en l’an 970, alors
que Cîteaux avait été fondée par Saint Benoît en l’an 929 .(1)
Tout le monde sait qu’à
l’origine, les paroisses furent administrées par les ordres monastiques, le
diocèse de Viviers particulièrement par des religieux de Cluny.
L’administrateur se
nommait Prieur, plus tard on lui adjoignit le curé, religieux où prêtre
séculier, chargé de tout le service. Le prieur percevant les rentes du prieuré,
était chargé de payer la congrue (traitement du curé) et l’entretien de
l’église.
Le plus souvent, le prieur ne résidait pas, le prieuré était pour lui un bénéfice ; lorsque la paroisse
était peu importante et peu riche, le prieur était en même temps curé et
résidait.
De l’an 1111 à l’an 1283 nuit complète pendant cent soixante douze ans.
1289 – Le premier prieur de Rosières connu, est messire Guillaume d’Aubignac,
d’après un compulsoire du 26 juin 1417 ainsi conçu : 1287 7 des calendes
de Novembre, par acte reçu Sismondy notaire, fut débats entre Mre Guillaume
d’Aubignac, Prieur de Rosières, moine de Saint Saturnin du Port, ordre de Cluny
d’une part et Pierre Vayssière, Syndic des habitants de Vernon d’autre. Lequel
procès fut terminé par médiation de Mre Guillaume Reynaud, prieur de l’église
de Chabrilhas ( Beaumont) et par Mre Etienne Mailhebon, prieur de l’église de
Chambonas,de la manière qui suit :
Que les habitants de Vernon payeront à l’avenir
la dîme du blé, vin, agneau et chevreaux, savoir : du blé, la onzième
partie et des agneaux et chevreaux, de treize, un, du fromage qui se fait, de
dix, un, à la façon des gens de Montagne, portable la dîme au fromage à
l’église de Rosières, aux frais du prieur. Et pour la dîme des châtaignes, de
15 mesures, une. Comme aussi du foin, excepté des prés de Chamandre .Comme
aussi des choux, pourceaux, lin et laine, la 15éme partie.
1300 – A cette
époque, nous voyons que l’Abbaye des dames de Mercoire avait des propriétés en
Vivarais, notamment à Rosières et à Joyeuse. Nous en citerons quelques unes.
En 1300, Emerjarde de
Cénaret, abbesse de Mercoire en Gévaudan, transigea avec le prieur de Rosières,
dont on ne dit pas le nom ; au sujet de la dîme, par acte du 3 décembre.
Elle reçut à bail, à nouveau cens de noble Bertrand de Vernon une terre au
territoire du Péségé, avec faculté de
prendre du bois de chauffage, comme les autre habitants de Vernon, moyennant
une redevance de cinq sols .
Le 4 mars 1337, les
dames de Mercoire acquirent une vigne au terroir de Largentière, dont le
procureur de l’abbesse paya les lods à nobles Aymard et Pierre de Julien
frères, seigneurs du château de Vinezac.
En 1399, le 20 des nones d’octobre, noble et religieuse Dame Saure de Peyre,
abbesse de Mercoire, reçut une reconnaissance par la procuration donnée à Jean
du Puy prêtre, ( donato monasterii de
Mercoire & minamentis ) par Bernard Anglesii de Joyeuse, pour une terre
au Chambon. Fait à Joyeuse, maison du notaire Bertrand Ferrand.
1393,pénultième de
Janvier. Reconnaissance de Guillaume la Teule à dame Alazie de Grèzes, abbesse
de Mercoire pour une terre au Chambon, territoire de Joyeuse, confrontant flumen Beoma ( cette terre appartenait à
l’époque de la rédaction de la chronique
à la famille Meynier ) et autre terre à Cheyssetta, même territoire confrontant : rivo Cheyzette ( ruisseau de Cheyssette
). Fait à Joyeuse. Locum Gaudiosoe in
hospicio dicti monasterii ( Guillaume Bompad Nre ).
1406. Les habitants
de Rosières , passent une reconnaissance à Dame n…… abbesse de Mercoire.
1434. Maragde
d’Arlemppde, abbesse de Mercoire ayant donné à nouveau bail à Barthélémy
Bournet, une maison sise à Joyeuse, le seigneur de cette ville et les
magistrats voulurent qu’elle jouit en cette cité des mêmes privilèges
qu’auparavant.
Le 28 Octobre 1508,
les Dames de Mercoire approuvèrent une vente faite par noble Pons de la Garde,
seigneur de Ribes prés Joyeuse, à jacques et Claude Girard, du lieu de la
Rochette, paroisse de Saint André Lachamp,, sous la réserve d’un sétier de vin
en faveur de l’abbaye.
Renée de Goys, fille
de Guillaume seigneur de Corbières en Vivarais, et de Françoise de
Lestranges ; abbesse de Mercoire en 1599 ; vendit le 24 février 1602
à Louis Bertrand de Colombiére, au prix de 600 livres, le village du Pouget,
paroisse de Saint André Lachamp, avec haute, moyenne et basse justice et les
cens que l’abbaye possède en cette paroisse et celles de Planzolles et
monastères et bâtiments détruits par les huguenots du capitaine Merle ( Jacques
Dusserre Nre )
Le 15 juin 1603elle
vendit aussi à Joyeuse, à Jacques du Roure, des Deux Aygues, paroisse de
Sanilhac, un chazal et une terre prés de Joyeuse. Acte signé Louis de Cluzel,
seigneur seigneur de Rosilhes (id).
14….,Mr Hugues de
Job, prieur de Rosières est rappelé dans l’acte ci-après de 1436 .
1491, 2 janvier,
achat par noble Guillaume de Guizon, prieur de Rosières, à Pierre et Jean
Chapelle de Balbiac, d’une terre . Acte reçu Simandy Nre.
1499, 13 janvier,
nouvel achat par noble Guillaume de Guizon prieur de Rosières à Jean du Roure,
de Balbiac, d’une terre à Fermiget (id).
1494, 25 février,
achat par le même à Bertrand Sévégné, de Joyeuse, d’une terre à Rosières (id).
1495, 3 mars, idem
par le même à Antoine Pascal, maneschal de Joyeuse, de deux vignes situées au
terroir du bas ( Bourdery Nre )
1496, 21 septembre,
convention passée entre Antoine Pascal de Joyeuse et Mgr G de Guizon, prieur, à
l’égard de la fondation faite par feu Mre Hugues de Job, ci-devant prieur de
Rosières d’une chapelle à l’honneur de Dieu, de la Vierge et de saint Blaise,
sous le vocable dudit
St Blaise pour le service de laquelle aurait institué un prêtre dans ladite
chapelle , qui doit être nommé par prieur de Rosières et auquel voulait que la
droit de patronat appartint. Lequel prêtre devait dire chaque semaine ;
une messe du St Esprit,, l’autre de la Ste Vierge et l’autre des morts. Et ce
pendant la vie dudit Hugues de Job. Et après, voulait qu’il fut dit trois
messes, savoir : deux des morts et la Ste Vierge chaque semaine. Auquel
prêtre voulait qu’il fut payé annuellement et à perpétuité et par différentes
solutions ( acomptes ) cent sols tournois, pour lesquels avait délivré à Me
Pons Davignon, prêtre de Joyeuse, élu par ledit Hugues de Job pour le service
de ladite chapelle ; Cent livres de capital, s’étant chargé ledit Davignon
de mettre en rentes constituées lesdites cent livres pour être payées au prêtre
qui devait être choisi après sa mort. Ladite pension de cent sols en quatre
solutions égales qui se doivent faire aux jeunes des quatre temps.
Sans la sûreté dudit
capital, ledit Pons Davignon aurait expressément hypothéqué certaines maisons
et vignes qu’il avait, soit à Joyeuse, soit à Rosières., comme aussi toutes les
rentes et cens soit en froment, soit en avoine, argent, poules que droits de
directe et seigneurie que ledit Davignon avait dans la paroisse des Assions,
comme constat par acte public, reçu par Michel Labaume notaire .
Et voulant ledit Mre
G. Guizon, prieur de Rosières convaincre en justice ledit Antoine Pascal, comme
tenancier dudit Pons Davignon a été convenu que ledit Pascal cédera au dit
prieur pour le service de ladite chapelle, annuellement toutes les cens et
rentes qu’il a aux Assions et à Cornilhon. Comme tous les arrérages d’icelles,
ce qu’il a fait tout présentement comme aussi tout le droit qu’il a sur ladite
maison et propriétés ci-dessus en date du 21 septembre 1496 ( Bourdery Nre )
1439, 28 août, prise
de possession du prieuré de Vogué, installé par le prieur de Rosières (sans
nom) et protestation faite au nom d’Albert de Balazuc déjà pourvu dudit prieuré
de Vogué. IL était religieux de Cluny, fils de Giraud de Balazuc.
1441, 29 mars.
Testament du puissant seigneur Louis, vicomte de Joyeuse par lequel, entre
autres légats, il veut que soit dit dans l’église de Rosières, le jour du
lendemain des saints innocents dix messes à perpétuité, des morts pour le repos
de son âme et de chacun de ses parents et à chacun des prêtres être offert deux
gros et qu’il leur soit pourvu d’un repas honorable…, institue son héritier
Tanequin son fils (Pierre de Ponte Ntre)
1446 Noble Raymond
Cayssac ( Queyssaco) était prieur de Rosières cette année et sans doute avant.
Le 29 février il achète à Jean Coulot, de Joyeuse, une terre située au Serre de
Brugnet (de Ponte Ntre).
Même jour et an par
le même achat d’une terre, au même lieu de Bermond Bonneton (id).
9 Septembre de la
même année, pour le même à Guillaume de Charayes, de partie du moulin de
Chamandre (Bourdery Ntre).
Le 24 février 1446 il
reçoit une reconnaissance de Gilles Vergeio, d’une terre à Brugnet (de Ponte Ntre)
1490, 2 mai acte fort
effacé en parchemin, fondation par noble Pons de Malet, coseigneur de Vernon en
la paroisse de Ste Marie de Rosières, d’une chapelle en cette église, sous le
vocable des Saints Antoine et Georges, de plusieurs messes par semaine et
dotations de ces services de cents sols tournois de rente à lui assigner plus
tard sur des fonds convenables et cependant engagés pour en tenir lieu. Un bloc de biens, fonds, maison et jardin à
Joyeuse au terroir de Bréchignac, vignes au terroir de Romas ou de St Michel et
censes à Ognac.
Et nomination à ce bénéfice de Guillaume Superevii ? fils de Jean de la
paroisse de Sablières. L’acte daté de la vie de Tanneguy, vicomte de Joyeuse et
passé à Joyeuse par Pierre de Pontis, Notaire dans la maison de noble Guillaume
Ferrand, lui présent et noble Louis Guizon, ainsi que Pierre Alamel prêtre
vicaire de Vernon.
1455, 26 novembre,
Achat par noble Raymond de Caissac, prieur de Rosières, à Blaise Gazel de
Joyeuse ( de Pontis Nre )
1458, 9 janvier ,
achat par noble Robert Guizon, procureur de noble Raymond de Caissac, à Louis
Chabris de Rosières d’une terre à Nouelle ( id ).
1558, 11 Juin,
apparaît comme nouveau prieur, noble Guillaume de Caissac*, sans doute parent
du précédent.
Ce jour, il fait une investiture comme prieur de Rosières, à Jean Gazel, d’une
terre à Lestrade, dans ladite paroisse ( acte reçu par Vigat Ntre ).
* ces Caissac étaient
originaires d’Auvergne et durent contribuer au mariage en 1464 de Malvignon de
Salle fils de Michel et de Delle de Caissac, avec Gabrielle de Balazuc assisté
de ses deux oncles Mre Pierre de Caissac, moine, prieur conventuel de Langogne
et Giraud de Caissac, moine et prieur de Ruoms.
1477, 2 juin, Mre
Guillaume de Salle* était prieur de Ste Marie de Rosières et témoin d’un acte
passé par Pons de Malet coseigneur de Vernon, avec les habitants dudit lieu.
* Dut être attiré en
Vivarais par son parent le susdit Malrigon de la Salle.
Nous remarquerons en
passant que les documents du siècle qui va suivre (XVI éme ) sont forts rares,
non seulement pour Rosières, mais pour presque toutes les régions. Cause qui
doit provenir des guerres du protestantisme.
On instrumentait peu, et on détruisait beaucoup.
1520, 15 septembre. Testament de Mre Gilbert Bonneton, prêtre, habitant
Joyeuse, par lequel, entre autres légats, il fonde à perpétuité douze messes
dans l’église de Rosières, dites par MMrs les prêtres de la paroisse. (Bourdery
Nre )
1559, dernier
décembre. Mre Antoine de Orto, curé de Rosières et Joyeuse, rend hommage à
Guillaume, Vicomte de Joyeuse, pour maisons et cens à Joyeuse. ( Dusserre Nre ).
1561, 5
février : hommage au Vicomte de Joyeuse par noble Jacques de Jurguet
prieur de Rosières, pour les rentes censives et autres droits dudit prieuré. (
Dusserre Ntre ).
* c’est peut être le
même que Jacques de Jurguet, protonotaire du saint Siége et Chanoine de Saint
Flour, fils de Gaspard, seigneur de Monséjieu, famille du Gévaudan.
1569 : 7 mars.
Bail à prix fait de réparations à faire à l’église et au presbytère de
Rosières, brûlés par les huguenots.
1569 : 14 mars. Vente sous forme d’inféodation passée par le prieur de
Rosières Mre Guillaume de Rosilhes de quelques fonds de terre, pour subvenir
aux frais et réparations de l’église et
au presbytère de Rosières.
1569 : même
jour. Rapport. L’église de Rosières ayant été au dire de Mr Jean Tourrel ,
prêtre et prieur de N.D de Rosières et en présence de Jean-Baptiste Barthe,
régent général de la Vicomté de Joyeuse ; ruinée par ceux de la religion
réformée, une partie par le feu et partie par la démolition, non seulement dans
les premiers et second troubles,, mais plus encore dans ces derniers. Qu’il ne
peut habiter le presbytère, ni son sacristain, ni ses autres prêtres. Comme il
fait apparoir, ni célébrer le service
divin. Qu’il convient de réparer le tout et qu’il ne peut le faire qu’en
dépensant deux mille cinq cent livres : qu’en attendant d’avoir cette
somme, il est résolu d’en faire réparer une partie, mais que n’ayant le moyen
d’y subvenir ; qu’il ne peut espérer y employer les revenus du prieuré,
qu’il doit employer ailleurs, savoir payement des décimes et arrérages des
emprunts et charges extraordinaires, joint
que les paroisses ne payent pas la moitié des deniers auxquelles elles
sont tenues, qui forment le principal revenu du prieuré.
Ne sachant contre qui
pouvoir poursuivre la réparation du dommage souffert, parce que les auteurs lui
sont inconnus.
Que ceux du pays ne
veulent pas venir à son aide, même pour une journée de maçon.
Il voulait donner les
réparations à prix fait et que celui-ci avait été donné pour 220 livres à
Maître Jacques de Laforest, praticien de Joyeuse, qui s’est chargé de la faire
dans les conditions et prix fixés dans ledit acte.
Pour se procurer les fonds, ledit prieur fait inféodation d’une terre de son
prieuré à noble Guillaume de Rosilhes , seigneur dudit lieu et de Laurac, le 14
mars 1569.
La terre inféodée est
assise au terroir de Rosières, confrontant du soleil levant le pré et la vigne
d’Etienne Gerbaud et celle de François Bonnel. Du couchant avec deux chemins
publics, l’un allant de Balbiac à l’église de Rosières et le chemin qui va de
ladite église à la fontaine de Bourboul (cette fontaine sourd au bord de la
rivière prés de la Vicairie) .
Du vent marin avec le
fleuve de La Baume, deux chemins allant l’un à Labaume de Joyeuse par Arleblanc
et l’autre de Joyeuse à Aubenas. La bise avec les vignes de Claude de Corbis,
notaire à Joyeuse, la vigne de Charles Jalès et avec autres confronts.
Réservant l’hommage qu’il doit faire de cette terre, comme de toute autre dudit
prieuré au Vicomte de Joyeuse et de payer au dit Vicomte l’alberge de vingt
sols ou deux cartes d’avoine à chaque fête de Noël.
De payer la dîme des pauvres et que ledit de Rosilhes fera dans l’espace de
clore de murailles en pierre ladite terre ; ledit de Rosilhe paye la somme
de 220 livres en plus des obligations prises.
Fait à Joyeuse dans
la salle haute du seigneur de Rosilhes. Présents ; Antoine Vallier :
Jacques Lafont / François Revergier
/Jacques Rossel / Loys Salel , tous de Joyeuse et Jehan de Lataud
Notaire.
Et ensuite, les
postes suivants :
1 – stabiliser le
pourtour de l’église, la recouvrir, redresser le grand hôtel, fournir les
vitres, les fenestrages, châssis et ce qui y appartient.
2 – remettre à neuf la salle du prieuré qui a été brûlée, la recouvrir, fournir
le bois, lattes, fenestrages et charpente.
3 – rendre habitable la
grande salle , de même qu’une autre chambre qui la suit.
4 – qu’on réparera
les toits restant pour empêcher que la pluie ne pourrisse le bois.
Le délai accordé au Sieur de Laforest est d’un mois.
Nota – cet acte est d’autant plus intéressant, qu’il nous révèle le seul fait à
nous connu des déprédations des protestants dans la Baronnie de Joyeuse. Tandis
qu’aux environs, Les Vans, Largentière, Vallon, ils se livreront aux plus
grands excès.
1598 – On lit dans
les registres curiaux de Rosières et de Joyeuse : livre des rôles des
enfants baptisés en la paroisse de Rosières et chapelle de Joyeuse par feux de
bonne mémoire, Mr André Nicolas et Mre noble Antoine de la Motte, curés en leur
vivant de ladite paroisse depuis l’an
1598 jusqu’en 1605, qu’ils en furent chargés.
Mre André Nicolas,
baptise à Joyeuse le 18 octobre 1598, Jean de Lafont, fils de Jean. Et baptise
aussi à Ribes par intérim.
1599 – 5 septembre. Il baptise à Joyeuse Françoise Gasconne fille de Guillaume
Gascon qui eut pour parrains noble François de Chalendar et Helips Gasconne, sa
tante.
En présence de Me
Antoine de la Motte, prêtre, archiprêtre de Sablières, signé Nicolas Curé.
Il cesse les baptêmes le 15 novembre 1599 et Antoine de la Motte le remplace.
Est-ce le même que l’Archiprêtre de Sablières, c’est probable.
1600- En cette année,
Mre Antoine de la Motte, Curé de Rosières et de Joyeuse, signe les registres
avec François Taché et Guigon, prêtres,
sans doute ses secondaires !
1600- 20février. Acte
pro domino Bertrand Pascal, prieur Commanditaire de N.D de Rosières ?
(Roudron Nre)
Les précédents curés
ne firent pas un long séjour.
En 1609 apparaît Mre Guillaume Sévégné, qui dans une note de sa main, nous
apprend que Me Antoine de la Motte, Curé de Rosières, Joyeuse et Vernon, mourut
en l’année 1610.
Mre Sévégné appartenait à une famille de Rosières. Il fit le dernier curé de
Rosières et Joyeuse réunies.
Ce fut et de son consentement que Joyeuse fut érigé en paroisse en l’année
1620, par bulles du souverain pontife. Il a laissé quelques notes à propos
d’événements passés à Joyeuse.
1649- En cette année,
il était infirme, malade et fort âgé, desservant la paroisse depuis trente cinq
ans.
L RP de Laforest
,prêtre de l’Oratoire de Joyeuse lui servait de secondaire.
Son extrait mortuaire
est ainsi conçu : Dominus Guiguillehmus Sévénier obiit anno 1645 21
septembre, parrochus ecclesiae St Petri et Maria de Rosiera et Gaudiosoe et sepultius finit in ecclesiae de Rosières cujus anime requiescat
in pace. (Reg. De Rosières).
1618 – Mre Etienne Bertrand est prieur de Rosières et Joyeuse en 1618,
comme il est
dans l’acte de
fulmination par l’évêque de Viviers de la bulle pontificale relative au
démembrement de la paroisse de Rosières de l’Institution de l’Oratoire à
Joyeuse et des règlements des droits de Mr Sévénier curé et de ceux aussi du
Prieur Bertrand. Lequel ou empêché ou se croyant lésé et quoique régulièrement
convoqué par l’évêque, ne s’étant pas
présenté, on passa outre.
1634 – Mgr de Suze,
évêque de Viviers, vint en personne faire la visite de l’église de Rosières,
dont le procès –verbal n’a pas été conservé, nous privant de connaître l’état
de cette église à cette époque.
1644 – 29 septembre.
Ordonnance : Nous frère Laurent Morelet, prêtre, religieux profés, Docteur
en Théologie, Prieur claustral et infirmier de l’abbaye de Lézat, ordre de
Cluny, Diocèse de Rieux, vicaire général dudit ordre ez provinces de Guyenne et
Languedoc pour son altesse le Sérénissime et illustrissime Prince de Conty,
abbé chef et général de l’ordre de Cluny.A tous ceux que ces présentes verrons,
savoir faisons. Comme après avoir vaqué et dressé l’état présent du monastère
et prieuré de N.D de Rosières au D. de Viviers, tant en ce qui concerne le spirituel que le temporel pour le plus grand
honneur de Dieu et édification du prochain. Nous avons fait les recommandations
suivantes :
Premièrement que dom
Louis Gadre, religieux audit prieuré de Rosières, continuera de dire la messe
tous les jours, tant que sa santé le pourra permettre et prendra l’heure qui
sera la plus commode pour le public.
Et nous ayant ledit
Gadre fait plainte que la prébende qui lui est donné par le Sr prieur
commendataire qui ne monte qu’à cent cinquante livres n’est pas suffisante de lui fournir sa nourriture et l’entretien
honeste de ses habits, à quoi il nous supplia très instamment vouloir avoir
égard et lui augmenter ladite prébende. Nous avons ordonné et ordonnons en
esgard à la plainte très juste dudit Dom Gadre, que sa prébende sera augmentée
tous les ans de cinquante livres pour faire en tout la somme de deux cent
livres qui lui seront payées de trois en trois mois par avance.
Pour l’exécution de
ladite ordonnance le sr Gadre se pourvoyera où et par-devant qui appartiendra.
Au surplus, ayant
pris garde lors de notre visite que les bâtiments dudit prieuré sont
entièrement ruinés et démolis et nous estant informés de quelques habitants de
la présente ville de Joyeuse qui pourrait être cause d’une si grande ruine et
si les bâtiments n’auraient par ceux de la Religion prétendu réformée. Nous ayant
iceux répondu que non, mais que c’est par la nonchalance des prieurs qui ont
été cy-devant. Lesquels souhaiteraient qu’il n’y eut aucun bâtiment afin d’en
chasser les religieux.
Sur quoi nous avons
ordonné que le coté desdits bâtiments qui regarde le septentrion sera rebâti en
partie, savoir la salle qui est sur la cave et la chambre joignante du coté du
midi, afin de loger le religieux qui est présentement. Lequel habite un lieu
sordide qui fait horreur et est hors de l’enclos du monastère. Ledit lieu appartenant
à certaine confrérie comme on nous a rapporté. Lequel bâtiment sera commencé
pour le mois de mai prochain et fini pour le jour de la Toussaint, que nous
conterons mil six cent quarante cinq.
Et en cas ledit bâtiment ne se commencerait pour les temps que nous avons
commandé en vue de la Sainte obéissance à Dom Alphonse de Cabiac religieux
hospitalier au monastère de Saint Pierre de la ville du Saint Esprit nous en
tenir averti affin de nous pourvoir à la cour du parlement ou autrement ainsi
qu’il appartiendra pour la saisie du temporel dudit prieuré.
Et pour le surplus
des autres bâtiments qui sont aussi ruinés, nous avons ordonné que tous les ans
ledit Sr Prieur commanditaire emploiera la somme de cent cinquante livres à ce
que lesdits bâtiments soient entièrement remis en bon état.
De plus avons ordonné
que dans trois mois ledit Sr Prieur fera
vitrer les fenêtres
de l’église qui sont
assez petites et faire faire un tableau qui représente l’Assomption de N-D
à laquelle ladite
église est dédiée. Auquel tableau fera mettre l’image du bienheureux patriarche
Saint Benoît pour marquer que ladite église est de l’ordre de Cluny.
Et d’autant que nous
avons pris garde qu’il n’y a aucun ornement blanc quoique l’église soit dédiée
à N .D. Nous avons ordonné que ledit prieur fera faire un chapelle
blanche, savoir, une chasuble, deux tuniques, un devant d’autel, un pluvial
pour les processions les jours de N.D.
Le tout, de camelot brodé avec des
passements décents, moitié soie, moitié laine.
Toutes lesquelles ordonnances
voulons être signifiées audit prieur, afin qu’il n’en prétende cause
d’ignorance dans les excuses, protestant contre lui de tout ce que nous pouvons
et devons et de nous pourvoir ainsi que nous avons dit ci-dessus par la saisie
du temporel du prieuré.
Desquelles
ordonnances nous lui avons fait donner copie par devant notaire royal de la
présente ville.
Fait dans la ville de Joyeuse ce 29 septembre 1644. Dom Morelet.
Vicaire général.
Et pou la dépense que nous avons fait pour venir où pour celle que nous ferons
en nous retournant comme aussi pour nos droits de visite, nous nous sommes
taxés cinquante livres ,que nous n’avons reçues, sans préjudice de la dépense
que nous avons fait pendant deux jours entiers et celle des présentes. Du
mandement mon dit Sr le Vicaire Général Salimieo Secrétaire. Au bas est un timbre sec
représentant trois fleurs de lys avec un bâton péri en baude, une couronne fleurdelisée
de prime et deux palmes pour supports.
(Armes du prince de Conty, abbé général de Cluny)
1966 – Après la mort de Mre Sévénier, il dut y avoir une vacance de
quelques mois, pendant ls quels le R.P Simon Vazerac de l’Oratoire fut
administrateur de la cure de Rosières.
1647 – 10 février. Acte par
devant moi ………, notaire royal s’est présenté François Garse pour, et au nom de
Louis Garse, religieux de Cluny, moine claustral de N.D de Rosières, son frère
( le claustrier était le religieux attaché à un prieuré adressé dépendant d’un
monastère. ), soi-disant curé dudit Rosières . Lequel dit ne prétend vouloir
troubler en rien les Garse dans ses droits tels qu’ils ont étés établis dans un
acte du 14 octobre 1645 passé par le R.P Mazenod de l’Oratoire, procureur fondé
de noble Hugues de Bouchard, prêtre, prieur de Rosières.
1647 – 23 avril. Ledit Chabasset signe un
contrat de mariage se qualifiant curé de Rosières (Molle Nre.)
1658 – 29 octobre. Testament de Mre Gaspard
Chabassut Curè de Rosières, léguant ses biens au-delà du pont de Joyeuse du
coté de Rosières à Claude Chabrit son cousin et ceux du
Coté de Joyeuse à Thomas de La tour aussi
son cousin. ( Dusserre Nre de Gras
).
Dans un acte qu’on verra
plus loin de l’année 1689 on voit que ce curé avait fait par ce testament une
fondation de cinq messes par an dans l’église de Rosières, sous la pension
annuelle de dix livres.
Il mourut à Gras la même année 1658.
( Il y avait à Vernon, aux XIIIéme et
XIVéme siècle, une famille Chabasset qui parait avoir été notable, à en juger
d’après ses alliances.
Pelegrin, Genet, Raymond et Jacques
Chabasset et autres rendirent de nombreux hommages aux seigneurs de Joyeuse.
Ils avaient à Joyeuse une maison sous le château, qui passa à la famille
Richard, puis aux Pavin et enfin aux
Ruelle.
1659 – 9 Janvier. Les consuls de
Rosières,le R.P Pons de l’Oratoire et Mre Jean Roche, prieur de Saint André
Lachamp, exécuteurs testamentaires de Mre Chabasset, donnèrent un prix fait
pour les réparations à l’église de
Rosières. (Molle. Nre).
1659 -
Mre Jean, alias Jacques Jean de Merlet du succéder à Gaspard Chabassut, dés la fin
de 1658 où au commencement de 1659.
Grâce aux documents que nous possédons, il
est possible de le suivre pendant sa longue carrière.
Il appartenait à la famille des Merlet, de
Joyeuse qui avait des prétentions à la noblesse. Un des sept enfants de
Théodore de Merlet, docteur en l’un et l’autre droit et de Claude de Girard.
Ledit Théodore guéri miraculeusement par l’intercession du R.P de Berulle
J –J de Merlet apparaît comme curé de
Rosières un peu avant l’année 1659, car il n’est pas fait mention de lui dans
le prix fait donné en février de cette année par le supérieur de l’Oratoire au
nom du prieur, ce qui du reste ne regardait pas le curé.
1659 – 11 février, devant Molle Notaire,
Mre R.P Pons, supérieur de l’Oratoire de Joyeuse, passe un prix fait avec
Philippe Mezansson maître menuisier de la ville de Bauléne, pour un retable
pour le grand autel de l’église. Un tabernacle en bois noir. Sur le retable,
l’image de la Vierge en bois de noyer embely de deux colonnes torses et deux
anges qui tiendront un cierge lorsque le Saint Sacrement sera exposé. Le tout
devra être prêt pour la Toussaint prochaine, au prix de 221 livres et une
charge de vin. Le R.P fournira le bois et le logement.
1660 – 22 octobre. Monsieur Etienne Ari
Fon, prêtre secondaire du prieur de Laurac, fut mis en possession de la place
de moine claustral de l’église de Rosières, par suite du décès de Mre
André Jacoumin, moine de l’ordre de
Cluny ; par le R.P Pons, supérieur de l’Oratoire, comme ayant procuration
du R.P Megné Bicherot, prêtre de l’Oratoire, prieur commendataire
de N.D de Rosières et en présence de Mre
Jacques de Merlet, curé de la paroisse. (Bellet Nre)
1664 – 9 Octobre. Quittance par ledit de
Merlet, Docteur en Théologie, curé de Rosières. ( Gout Nre )
1668 – 1er Novembre. Mise en
possession de la place de moine claustral de l’église de Rosières, de Mre
Pierre de Vachier prêtre et moine de Saint Benoît, par Mre Jacques de Merlet curé
de Rosières et en même temps prieur. ( Sr Bellet Nre )
Il mourut à Rosières le 2 septembre 1674 et
fut inhumé par le curé Merlet ; ( il était le fils de noble Antoine de
Vachier, Sgr de Peyrolle, paroisse de Lablachère et de Françoise de la Garde de
Chambonas)
1674 – 19 janvier, procuration par ledit de
Merlet au R.P François Fressinaud de l’Oratoire. ( Bellet Nre )
1679 – En cette année, le prieur de
Rosières était Mre R.P Coquers, de Riom en Auvergne, prêtre de l’Oratoire.
1667 – 17 décembre.
Visite de l’église
Nous prêtres et commissaire (Mre Monge, curé, prieur d’Aps) avec le
sieur Pagés, official sommes partis de Sanilhac pour aller visiter l’église
paroissiale de Rosières, où étant arrivés à dix heures du matin et après avoir
célébré la Sainte Messe, fait les prières et suffrages accoutumés, en présence
de Sre Jacques de Merlet, curé , de Pierre Colomb, Louis Boissin,
Guillaume Beaussier, Claude Téron, et
plusieurs autres habitants dudit Rosières. Nous avons visité ladite Eglise
paroissiale que nous avons trouvé dans l’état ci après décrit.
L’église est très ancienne, bâtie en croix,
dédiée à N .D Elle a cinq pas de large et dix sept de long, outre le
presbytère (chœur) et cinq chapelles.
Le presbytère est formé par une balustrade de noyer relevé sur quatre
degrés de pierre, il est bien pavé et passablement blanchi, mais il y pleut. Il
est éclairé par deux fenêtres qui sont vitrées, mais non grillées. Quoique
l’église soit fort exposée étant seule sur le grand chemin. L’autel est au
milieu du presbytère couvert de deux nappes, dont la plus grossière est double
et fort sale. Il est de pierre, orné de son autelet, d’un marchepied de noyer à
deux marches, d’une corniche de noyer,
d’un devant d’autel de ligature, de huit chandeliers de laiton, d’un crucifix
d’or et d’une grande image dorée de N.D en relief, avec un retable de noyer à
double colonnes.
Le tabernacle à perdu sa dorure, c’est un grand hexagone, sans ailes et sans
pavillon. Le Saint Sacrement y repose.
La lampe est de laiton, elle brûle incessamment par les soins des pères
de l’Oratoire de Joyeuse, qui jouissent de la dîme de l’œuvre.
La sacristie est du coté de l’évangile, joignant le presbytère. Elle set fort
étroite, bien pavée et mal couverte. Il y a une petite fenêtre trélissée et vitrée
vitres mouvantes. Il y a aussi un garde robe bois de noyer à plusieurs étages
et armoires et des petites armoires au dessus pour tenir les ornements qui
sont : deux calices d’argent, l’un sans dorure donné à l’église à ce que
l’on dit par feu dom Vachier, claustrier de ladite église et l’autre , fort
petit, doré en dedans et partie par dehors qu’on dit appartenir aux héritiers
de feu Sre Chabassut, vivant ciré de Rosières. Un beau ciboire doré au-dedans
avec un soleil surdoré sur le même pied. Une boite d’argent a double étage pour
le Saint Viatique et l’huile des infirmes.
Six chasubles plus où moins usées…. Corporaux, palles …….vieux
missels……un encensoir et une croix en laiton……un bénitier, deux clochettes…….
Pour les aubes et nappes , nous n’en avons que deux parce que les Pères de
l’Oratoire de Joyeuse, qui sont procureurs du prieur, retirent les noires et en
fournissent de blanches, aussi bien que l’autre petit linge, de quoi on ne
plaint pas. Mais de quoi on se plaint, qu’ils ont retiré deux calices d’argent
qui étaient dans ladite église lorsque Mgr fit la visite de 1659.
La confrérie du Saint Sacrement a une banque et un dais satin gris.
La nef est pavée, il y pleut parce qu’il y manque quantité de tuiles du
couvert. Les murailles et la voûte sont noires ;
Les fenêtres ne sont point grillées , il y a des carreaux de vitres
cassés. Les fonts baptismaux sont couverts de bois de noyer en tambour, mais la
pierre ne joint point le bois.
Les chrémiéres sont d’étain. Le confessionnal est dans une chapelle,
mais il en faut un autre.
La chaire est de pierre, elle est un peu trop étroite.
Le clocher est carré et terminé en pointe. Sur la Croix au dôme de l’église, il
y avait une croix de fer au sommet qui est tombée depuis quelque temps et est
dans la sacristie.
Il y a trois cloches qui ne peuvent sonner à branle à cause des jougs qui ne
valent rien.
Le cimetière est joignant l’église, mais il n’y a ni porte, ni trappe à
l’entrée.
La première chapelle en entrant du coté
de l’Epître à l’honneur de Saint Joseph est bien pavée, mal blanchie et il y
pleut.
IL y a deux fenêtres vitrées au dessus de l’autel, mais elles sont sans grille
est sans treillis. L’autel est orné d’un marchepied d’un méchant étendard de
taffetas et d’une nappe pourrie.
Les confrères de Saint Joseph y ont un tableau.
L’on dit que cette chapelle était à la maison de Lavernade et à présent à celle de Laurac,
dans le verbal de visite de 1634. Ladite chapelle est sans vocable, mais il y a
apparence que l’ancien titre est Saint Blaise parce que dans le registre de
Barbier, fol. VI et dans le dénombrement des chapelles de Rosières, s trouve
celle de Saint Blaise, à Mre de Lavernade et dans le Palmier parmi les chapelles de Rosières il y a la
messe de Lavernade ?
Le Sr Motte, prêtre de la paroisse en est à présent le recteur, mais
l’on ne nous à point dit s’il y a
quelque revenu ou service.
La seconde Chapelle du côté de l’Epître est la plus proche du
presbytère et sous le titre de Saint Catherine. Elle est fort mal en état,
dépourvue de tout, il y pleut et on y a enterré, ce qui est cause que le pavé
est gâté. Elle est à la maison de Joyeuse. Il y a cent livres de revenu, on y
doit dire une messe tous les jours, qu’on n’y dit point, parce que les pères de
l’Oratoire, qui en sont recteurs prétendent avoir droit d’en faire service à
Joyeuse.
La troisième chapelle, la plus proche du presbytère du côté de
l’Evangile est sous le vocable de Saint Claude, on l’appelle la Chapelle du
prieur et le Sr Vachier précédent claustrier y a été enterré. Il n’y a ni
fondation ni service.
La quatrième chapelle, joignant la précédente du même côté de
l’Evangile et vis-à-vis de celle de Saint Joseph est sous le titre de Saint
Antoine et de Saint Georges. Le sr de Vernon en est patron et le Sr Gévaudan vicaire
de Vernon en et recteur. Mais l’on dit que le Sr de Vernon jouit des biens de
ladite chapelle, savoir : d’un champ proche du pont, qu’il arrente 4
pistoles et qu’il ne paye rien au recteur et ne fait aucun service. Le verbal
de visite de 1634 porte qu’il y avait cinq livres de pension sur plusieurs
terres et deux autres messes chaque semaine.
La cinquième chapelle qui est
qui est du côté de l’Evangile et la plus proche de la porte, sous le
vocable du Saint Esprit et de laquelle était autre fois patron le Sr de Saint
Sault, , du Bourg ( Ginestoux ) et à présent le Sr de la Saumée, est en pire
état que la précédente, à la réserve que le couvert à été réparé depuis peu.
Il y a deux fenêtres, toutes ouvertes, qui expose l’église. Il n’y a ni
revenu, ni service et on n’a point connaissance de sa fondation.
La paroisse de Rosières lors de la visite de l’année 1634, faite par
Mgr comprenait la ville de Joyeuse qui n’a été démembrée depuis et érigée en
paroisse, de laquelle ledit supérieur des Pères de l’Oratoire de Joyeuse est
curé. De sorte qu’à présent la paroisse de Rosières qui est toute catholique à
environ cent trente maisons divisée en plusieurs groupes et hameaux et environ
sept cent personnes de la communion et ce sans comprendre les habitants du quartier
de Vernon, lesquels bien qu’ils soient de la paroisse de Rosières , par
transaction du 22 septembre 1289 ont service particulier dans l’église de
Vernon, pour raison de quoi dans la visite du 9 octobre 1659 conformément à
ladite transaction Mgr ordonne que le Sr Vicaire de Vernon, serait tenu
d’administrer les Sacrements dans la chapelle de Vernon, aux habitants dudit
mandement et de célébrer la Sainte Messe toutes les fêtes de N.D en ladite
église principale de Rosières et d’y assister à l’office du dimanche des
Rameaux, le Vendredi Saint et les fêtes des morts et aider le Sr curé de
Rosières en ce qui est de sa charge, quant la nécessité le requérait et que
toutes les neuvaines des morts seraient faites dans trois jours consécutifs
dans l’église de Rosières et non ailleurs, en sorte qu’il soit dit trois messes
pour le trépassé le même par le Sr curé d, le vicaire de Vernon et le
Sacristain ou claustrier de Rosières.
Et, quant aux offrandes desdites messes des morts, que ledit vicaire
aurait le tiers de celles qui viendraient de Vernon et celles qui se feraient
aux messes qu’il dirait pour les mortuaires de Rosières, laissant les habitants
dudit Vernon dans la liberté d’appeler
le Sr curé de Rosières pour administrer les sacrements lorsqu’ils en
auraient besoin et le Sr curé de les administrer quand bon lui semblerait.
Le prieuré est régulier de l’ordre de Saint Benoît, dépendant du prieuré
conventuel de Pont Saint Esprit possédé et commandé par le Sr Coquers de Riom,
en Auvergne, prêtre de l’Oratoire.
Il prends la dîme de toute la paroisse, Vernon et Joyeuse à l’onzain des blés
en gerbes, du vin au tonneau, des agneaux, de huit , un. Il y avait une dîme de
l’œuvre dont les pères de l’Oratoire jouissent à présent, comme procureur du
Prieur, moyennant quoi ils fournissent seuls , l’huile nécessaire pour faire
brûler les lampes devant le Saint Sacrement dans les églises de Rosières et de
Joyeuse.
Le domaine du prieuré comme il constat par le registre de Barbier ,
consistait en quelques setiers de blé, douze setiers de vin, cinq sol d’argent,
cinq poules, un chapon de cens annuel avec directes, quatre journaux de pré
secs et deux terres de trois seterées en semence.
Mais à présent il n’y a que quelques terres proche de l’église avec
quelques mûriers, que le religieux claustrier tient d’ordinaire pour quarante
livres à compte de sa congrue.
Néanmoins Dom Boyer qui est à présent claustrier et sacristain, nous
a protesté qu’il ne le veut plus à ce
prix là ( le sacristain était
anciennement nommé aussi custode qui avait la surveillance des autres employés
de l’église et chargé des choses de la sacristie. ).
La maison prieurale ou cloître qui était joignant est toute ruinée à la
réserve du logement du claustrier.
Le prieur est chargé des congrues des
Srs curés, vicaire de Vernon et curé de Rosières et encore de celle du curé de
Saint Pierre de Joyeuse, à ce que prétendent les pères de l’Oratoire.
Mais il nous a été apuré que lors de l’établissement de ladite cure de Saint
Pierre, lesdits pères, renoncèrent à toute congrue en faveur du prieur, qui
n’aurait jamais consenti autrement à l’érection de ladite cure. La cure de
Rosières est possédée depuis environ quinze ans par le Sr Merlet, prêtre de Joyeuse, pourvu par Mgr
Il a la congrue de 200 livres et dix livres d’une fondation faite par
le Sr Chabassut son devancier et sept livre dix sols de legs pieux, lesquels il
partage avec le Sr claustrier et le
vicaire de Vernon.
Il fait son habitation dans sa maison paternelle à Joyeuse à cause qu’il n’y a point de maison curiale à
Rosières n’ayant pu porter les paroissiens à lui en faire une, bien que par exploit du 28 mai 1668 il leur est fait
intimer l’ordonnance rendue sur ce sujet par Mgr de Bozons pour lors intendant
de la province et qu’il les avait fait condamner par la cour ordinaire de
Joyeuse, dont il nous a exhibé les ordonnances du 7 septembre 1666 et 30
septembre 1667 dûment intimées aux
consuls et habitants de Rosières.
Et tel est l’état auquel nous avons trouvé ladite église paroissiale de
Rosières sur lequel nous avons fait l’ordonnance qui suit. (Cette ordonnance a
été égarée)
D’après cette visite le prieuré aurait été pauvre et on ne voit pas
trop ce qui serait resté au prieuré après avoir acquitté les charges auxquelles
il était tenu. Il faut croire qu’il avait d’autres ressources, telles que
dîmes, cens, rentes etc..Qui ne sont pas énumérées.
Autrefois, le prieur était plus riche où du moins il percevait des rentes suffisantes pour
entretenir un personnel relativement nombreux dans le monastère de Rosières.
Outre les dotations qui furent établies lors de sa fondation, il acquit depuis
des terres et reçut des dons nombreux. Nous avons vu qu’à la suite des ravages
causés par les protestants, on fut obligé d’aliéner ces terres pour les
reconstructions où réparations, soit de l’église, soit du monastère. Néanmoins,
nous verrons plus loin que le prieuré reconstitua en partie ses possessions. Il
en est une et des plus importantes qu’il perdit pour toujours, sans que nous
sachions l’origine de sa possession , ni l’époque et la cause de sa perte.
Nous voulons parler es terres d’Arleblanc et de la Charve, deux métairies situées dans la paroisse, dont la première
servait dit la tradition, de maison de campagne aux moines.
Elles passeront à Guillaume de Rosilhes, seigneur de Laurac, époux de
Jeanne de Budes, sans doute par la nécessité supposée ci-dessus.
Les Rosilhes les possédèrent en arrière fief franc et noble, relevant
immédiatement de la baronnie de Joyeuse.
Ils en rendirent hommage en 1559 à Guillaume, Vicomte de Joyeuse
(Pierre Dusserre Ntre)
En 1581 on voit dans un démembrement que ledit de Rosilhes avait la
faculté et droit de prendre les eaux de la rivière de Beaume pour les conduire,
depuis l’église de Rosières jusqu’à sa métairie d’Arleblanc, pour l’arrosage
des prés qu’il y avait, ceux qu’il y pourrait faire et autres terres contiguës
qu’il pourrait y acquérir ( Archier Ntre )
Guillaume de Rosilhes ne laissa que deux filles.
1°- Jeanne qui eut en dot la Charve et qui épousa en 1601, Gaspard de Chananeilles.
2°- Alix, qui eut pour sa part la terre d’Arleblanc et fut mariée à Louis de
Cluzel, seigneur de Laurac.
Ceux-ci n’eurent à leur tour que deux filles :
A -Claude Guillemette du Cluzel,
dame de Laurac, héritière de sa maison, qui épousa le 1er
Août 1624 Charles Ignace de la Rochefoucault. Leur fils Louis de la
Rochefoucault, comte de Laurac, vendit les biens de Laurac , le 12 mai 1708 à
Antoine Vézian qui se qualifia seigneur de Laurac par acte passé au Puy devant
Descours notaire.
B- Jeanne du Cluzel épousa le 12 mai 1616 Guillaume de Lavernade, avec
une dot de 21000 livres, plus la métairie, champs, vignes, jardin d’Arleblanc
et autres propriétés confrontant la rivière de la Beaume.
Ce mariage étant resté stérile, Jeanne devenue veuve, donna par testament
du 7 juin 1662, la terre d’Arleblanc à son cousin Guillaume de Chananeilles de
la Saumée et fit son héritier universel Louis de la Rochefoucault son neveu.
Guillaume de Chananeilles devint ainsi propriétaire des deux terres
d’Arleblanc et de la Charve, situées à l’extrémité de la paroisse de Rosières.
Limitées sur dix huit cent mètres de long par la rivière et des trois autre
cotés par des coteaux.
Antoine Pellier de Sampzon ayant acquis ces terres les transmit à la comtesse
de Montravel sa fille dont les descendants la possèdent aujourd’hui.
1685 – 14 mai. Mr jacques de Merlet, curé de Rosières d’une part et
Georges Peytiot, maître maçon de Joyeuse d’autre. Ledit Peytiot disait que
ledit Sr curé lui ayant baillé à prix fait à faire et bâtir la maison claustrale
de la paroisse de Rosières au prix de 360 livres par acte du 7 avril 1679 reçu
par moi notaire. Pour le payement de laquelle somme il lui aurait remis pour
les actes entre autres sommes, celle de quarante livres sur les hoirs d’Hélix
Gascon pour arrérages de pension qu’ils lui doivent de la fondation que ledit
Gascon avait faite en ladite église pour la célébration de cinq messes tous les
ans en son testament reçu par feu Barthélémy, notaire de Payzac, le 3 mars
1638. Pour le recouvrement de ladite somme aurait formé instance et obtenu
condamnation les 8 octobre 1679 et 9 mai 1680 contre Jean Rochier héritier de
ladite Gascon.
Ledit Peytiot avait appelé en garantie le Sr curé. Celui-ci lui aurait remis
120 livres à prendre sur les hoirs de Gaspard Chabassut ancien curé. Les
parties renoncent au procès et transigent ( Bellet Ntre ).
1685 – 14 mai. Mre Jacques de Merlet a constitué de son gré à son
procureur spécial en cour de Rome. Savoir : pour et en son nom résigner
entre les mains de notre S.P le Pape, la cure de N.D de Rosières, supplier très
humblement S.S de vouloir admettre cette présente résignation en faveur de Mr
Jacques Joseph de Merlet prêtre, habitant la ville de Joyeuse, lui octroyer et
expédier les provisions. Fait à Joyeuse maison de Noël de Merlet, juge et mage,
présents Gratien Tabouet, acolyte, Just Bourrely. (Bellet Ntre) – Ce Jacques de
Merlet était son neveu, pour lors âgé de 26 ans. On ne sait pour quelle cause
cette résignation n’eut pas d’effet. Le curé en fit une autre en 1699. Son
neveu du trouver mieux, car on voit qu’il devint aumônier de Mr de Courtenvaux
et qu’il mourut à Cambrai, le 11 juin 1691.
1686 - 14 Octobre. Quittance par Mr Alexandre de Laurens, abbé de Beauregard, prieur
comandataire du prieuré de N.D de Rosières, assisté de Mr jacques de Merlet,
curé de ladite paroisse. A confessé avoir reçu de Jean Pascal, de Joyeuse, la
somme de cent livres, léguée par son
testament du 26 septembre 1656 par les mains du R.P Ange de Malaval provincial
des frères mineurs. Ladite somme pour être employée par ledit prieur en habits
pour le curé ( Bellet Ntre ).
1687 - _ février. Testament de Demoiselle Anne de Merlet. Elle élit sa
sépulture au cimetière de Rosières, tombeau de ses prédécesseurs, où est
enterrée sa très honorée mère, Clauda de Girard. Lègue 150 livres à Isabeau
Sabatier, sa nièce, femme de Théodore André Malmazet, pour son fils Pierre
Malmazet, clerc tonsuré. Fait héritier
Mre Jacques de Merlet son frère, curé de Rosières, à la charge de
remettre son héritage à Annet Théodore de Merlet son neveu, fils de Noël.
On lit dans le registre de Rosières : 1er septembre
1687, décès de Anne de Merlet, ma soeur à Joyeuse, enterrée par le R.P Saurin,
supérieur de l’Oratoire, signé Merlet ,curé.
On possède à Rosières un registre
tenu et signé par ledit Merlet, curé, dans lequel on voit qu’il s’occupait avec
zèle des confréries établies dans sa paroisse, notamment de celle de
l’archiconfrérie des Pénitents.
Il tient note dés l’année 1667 des réceptions, des nominations aux
grades et des décès des Pénitents et inscrit aussi leurs dépenses et leurs
recettes.
1687 – 8 février. Testament de Mre Jacques de Merlet curé de Rosières.
Elisant sa sépulture dans son église, recommandant les pauvres à son héritier
Annet Théodore de Merlet, Docteur en droit, fils de Noël, et juge-mage, frère
du testateur, pour en disposer en sa faveur et celle de ses enfants et de
demoiselle Champetier sa femme.
Plus, il donne tout l’héritage qu’il a eu de sa sœur Anne par son
testament de ce jourd’hui.
Fait à la maison claustrale de Rosières ou le testateur habite, présents ;
Jean Bellet, docteur en droit, Anselme d’Advisard, docteur médecin, Jean
Durier, apothicaire,de Joyeuse, Etienne Dumas, charpentier de Rosières, Claude
Couderc. ( Jean Bellet Ntre )
Prix fait donné par Mre Alexandre du Laurens, abbé commendataire de
Rosières, à Bouchelles Martre, maçon de Viviers, les réparations suivantes.
Bâtir à chaux et à sable les deux murailles qui sont abattues audit cloître et
joignant la maison où demeuraient les moines en dernier lieu pour y faire deux
chambres.
Bâtir encore deux murailles qui font les deux cotés, faire deux voûtes
au plus bas membre, en croisillon et une cheminée à l’une desdites voûtes à
l’endroit où ledit Sr Abbé lui destinera.
Pour les plats fonds au dessus, mettre en bars ou autrement en pierres où
mavons à volonté du Sr Abbé.
Et blanchir à blanc fin tout le dedans dudit bâtiment et voûte et fera
à la cuisine les commodités qu’il faut pour icelle.
Et aussera les murailles en sept pans par au dessus les planchers. Fera
un plancher à la française tant plein que vide à chacune des dites chambres
d’une cheminée à l’une à l’endroit que le Sr Abbé lui destinera.
Itou, le couvert des dites chambres et aux bords y mettra quatre rangs
de tuiles moulées à la française. Posera toutes les fenêtres et portes de
pierres que ledit Abbé trouvera être nécessaires et ferra faire toutes les
charpentes dudit couvert planchers, fenêtre et portes. Ne sera néanmoins obligé
que la main et à fournir les clous et fiches desdits planchers et couverts.
Et ledit Sr abbé, la pierre de taille taillée et en état d’être mise en
œuvre et autre nécessaire audit bâtiment la chaux, sable eau , tuiles,
planches, bignes, poutres et généralement tout ce qui conviendra dudit bâtiment,
bandes de fer et clous aux portes et fenêtres, bois de noyer et serrures à pied
d’œuvre. Et outre ce, ledit abbé payera aux ouvriers une charge de vin à bon
compte et qu’il sera tenu de prendre en payement vingt quatre quartes de blé
seigle mesure de Joyeuse à trois livres douze sols la carte et six charges de
vin mesure de Rosières au prix de quatre livre la charge ( la charge équivalait
à cent soixante litres ).
Lesquelles denrées et argent ledit Sr abbé lui payera proportion de son
travail. Lequel ledit Boucholles promet avoir fait et parfait au premier
septembre prochain à peine de tous
dépens, et ne pourra ledit ouvrier commencer son travail qu’au premier juillet
prochain. Lequel étant parfait sera vu et vérifié par deux experts accordés
amiablement.
Sous la stricte observation des
dites choses, les parties ont soumis leurs biens aux cours ordinaires . Fait en
la chambre claustrale de Rosières en la présence de Pierre Durand marchand de
Joyeuse, de Jacques de Merlet, curé, ledit Boucholles illettré. Signé l’abbé de
Beauregard, Merlet, Durand, Bellet Ntre.
1698 – Mr jacques de Merlet passe le 28 avril devant Verdier Notaire un
acte de ratification de nomination de la chapelle fondée en l’église de
Rosières par le Sr Tabouet*, prêtre de Joyeuse par son testament du 9 février
1698 reçu Dusserre Notaire. Ledit Merlet
nomme pour chapelain de ladite chapelle Mre Jacques Gache, prêtre
de Rosières, vicaire de vallon pour succéder à Pierre Malmazet, chapelain ,
nommé par ledit Tabouet décédé le 19 du présent mois d’avril.
* le sieur Tabouet ( Gratien) dont la famille est représentée de
nos jours à Saint Dizery ( Allier ) par son testament fit divers legs et
institua pour héritier universel e tous ses biens meubles et immeubles, le
chapelain de la chapelle qu’il fonda. Le 1er chapelain (nommé par
lui ) fut Pierre Malmazet. Le 2éme nommé après sa mort, Jacques Gache, de 1698
à 1712. Le 3éme Antoine Guigon de 1712 à 1719. Le 4éme Labaume de 1719 à ? , en 1756 Louis Gévaudan
de ? à 1772 et l’abbé Blachère en 1798 ;
1688 – 14 septembre. Quittance par Mr Alexandre du Laurens Abbé de
Beauregard, prieur de Rosières à Antoine Bardin. (Bellet Ntre).
1688 – 26 septembre. Mre jacques de Merlet, retenu dans son lit de
maladie corporelle, toutefois dans sa bonne mémoire et entendement, a constitué
son procureur…pour et en son nom, résigner devant Mgr de Viviers où son grand
Vicaire, par résignation pure et simple sa cure de Rosières pour y pourvoir
comme bon lui semblera. Signé Merlet, curé ( d’une main fort tremblante )
(Bellet Ntre )
1688 – 29 novembre Il bénit encore comme curé de Rosières le mariage de Jean
Fabre avec Isabeau Richard. ( id°)
1693 – 18 janvier, décès de Mre Alexandre de Laurens, prieur
commendataire de Rosières et Beaulieu ( d. d’Uz&s ) enterré à Rosières (
Merlet curé ).
Le 4 juin 1723, longtemps après sa mort une vente fut faite par son
héritier Gabriel du Laurens, Sgr d’Oyselais.
1698 – 28 septembres. Mre Balthazar du Moulin, chevalier du Saint
Office, héritier du prieuré de Pont Saint Esprit et prieur de Rosières, passe
un bail à ferme à Antoine Brun de
Rosières ( Laforest Ntre ).
1699 – 8 Juillet. Jacques de Merlet, résigne de nouveau sa cure de
Rosières, qu’il avait occupée trente ans, en faveur de Mr Jacques Gache, prêtre
de Joyeuse (Laforest Ntre).
Il mourut à Joyeuse où il fut enterré dans l’église au tombeau de sa
famille, quoiqu’il eut par testament demandé à l’être en son église de
Rosières, le 12 juillet 1699.
Le 9 septembre de la même année, son héritier, Annet Théodore de Merlet, entra
en possession de son héritage.
Il y avait à Joyeuse et au pont
de Rosières, deux familles Gache, ayant la même origine, toutes deux fort
considérées, bien alliées et occupant des emplois de notaire et de judicature.
Jacques Gache, fils d’Etienne est dit dans son testament curé de Rosières. Nous
avons vu ci devant que Mre de Merlet le nomme en 1698 chapelain d’une chapelle
et que le 2 juillet 1699 il résigne la cure en sa faveur. Que peu après sa mort
il fut mis en possession e ladite cure et installé par le R.P Maille, supérieur
de l’Oratoire par acte reçu ( Verdier Ntre ).
Ledit Jacques Gache se qualifie curé de Rosières en son testament du 12 juin 1700 par lequel
il fit son héritier Louis Gache, son frère ( Laforest Ntre ).
On ne sait s’il mourut aussitôt après, ou s’il quitta la paroisse, son
nom ne se trouvant plus sur les registres, pas plus que son acte de décès.
1702 – 13 décembre. Dés cette année Antoine Charriére, curé de Rosières
est présent à Joyeuse, au baptême de Mathieu Grilhon, fils de Barthelemy,
notaire royal.
1708 – 19 Octobre. Par devant Mre Jean Valentin, prêtre et curé et
Guillaume Barthelemy de Laforest, notaire royal, s’est présenté Mre Achille
Mogeo de Guast, abbé d’Artigny, clerc tonsuré du diocèse de Tours. Lequel a
exposé audit Valentin qu’il a été pourvu
par N.S P. le Pape de la nouvelle commande du prieuré simple de N.D de Rosières
de Saint Pierre de Joyeuse et de Saint Michel
de Vernon, dépendant dudit prieuré, ses annexes, ordre de Cluny au présent diocèse de Viviers. Comme il a
fait apparoir de la signature par lui obtenue en la cour de Rome, le 19 des
calendes de janvier dernier adressée à
Mgr l’évêque de Viviers ou à son grand Vicaire. Ensuite du certificat accordé à
mon dit Sr abbé d’Artigny par Mre Henry du Pouget, ci devant vicaire général et
official Général du diocèse de Viviers, sur la nécessité de mettre ledit
prieuré en commande sous les conditions y contenues et en conséquence Mre Louis
Balthazard Dupuy à présent vicaire et official général du Diocèse, les lettres
de provision en forma dignum le 9 du
présent mois. Signées de lui et plus bas
Salignon, secrétaire, scellées du grand sceau de Mgr l’évêque portant
mandement au Sr Valentin de mettre mondit abbé d’Artigny en la réelle possession
du prieuré dudit Rosières,, Joyeuse et Vernon, avec ses charges, honneurs et
privilèges, fruits et profits, revenus et autres droits quelconque en dépendant
d’à présent et d’advenir.
Lui en ayant à cet effet mis en main lesdites signatures provisions
portant sa commission, ensemble le procès – verbal dudit Sr. Grand Vicaire
portant enregistrement du rapport et
relation d’expert sur les réparations à faire aux églises maisons et domaines
dudit prieuré, contenant l’ordonnance dudit Sr grand vicaire, condamne Mr
l’abbé d’Artigny à faire les dites réparations mentionnées audit rapport en
date ladite ordonnance dudit jour, 9 du courant.
Laquelle provision ledit Valentin a reçu es avec l’honneur et révérence due,
fait d’icelles publiquement au devant de la porte principale de l’église de
Rosières en présence des témoins
soussignés.
Et ensuite à pris par la main mondit
Sr abbé d’Artigny fait entrer
avec lui dans ladite église et conduit icelui au devant du maître-autel
d’icelle, mis à genoux et fait les prières accoutumées en pareil cas et s’étant
levé aurait fait l’ouverture du missel, baisé le maître-autel et fait asseoir
sur une chaise, donné le bonnet carré et fait sonner la cloche en signe de la
présente mise en possession. Et l’ayant conduit hors de la porte de l’église,
lui a rendu lesdites signatures, provisions pour d’ors et avant jouir des
droits, fruits etc.. Dépendant et en quoi que tout consiste.
De quoi mondit Abbé d’Artigny a requis acte à moi notaire pour lui
servir en ce que d raison.
Laquelle lui été octroyée, ce qui a été fait et publiquement récité en présence
de Me jacques Gache, prêtre, chapelain de Rosières ? Noé Gascon Sr de
Combes, de la ville de Joyeuse, Mr Jean Bonnas, prêtre et curé de Ruoms. Signé
avec mondit abbé d’Artigny, Sr Valentin et moi, Guillaume Barthélémy de
Laforest, notaire royal de Joyeuse, requis recevant.
1708 – 29 Octobre. Devant le même notaire, Achille de Guast, abbé
d’Artigny, prieur de Vernon dépendant de Rosières, afferme à Mre Jacques
d’Advizard, prêtre et curé dudit Vernon, son droit de dîme du vin, blé, agneaux
pour la vie courante de l’un et de l’autre au prix de cent vingt livres chaque
année, à condition que ledit d’Advizard ne demandera rien audit abbé de sa
congrue de 150 livres à lui due annuellement et que pardessus, ledit d’Advizard
sera tenu obligé de fournir tous les ans l’huile de la lampe et luminaire de
l’église dudit Vernon. Fait à Joyeuse, maison du notaire, présents, Jacques
Joseph de Gigord, avocat en parlement et François Barthélemy de Laforest, fils
de moi notaire.
1708 – 29 Octobre. Le meme abbé d’Artigny afferme à Mathieu Sévenié,
fils de Jean Sévenié Mourgue, du lieu de
Chapias, le droit de dîme des agneaux, blé, vin qu’il a le droit de prendre en
la parcelle dudit Chapias pour quatre années au prix de 270 livres par an. Fait
à Joyeuse en la maison des pères de l’Oratoire et dans la chambre de mondit
abbé. Présents : Jacques Joseph de Gigord, Jean-Baptiste Malmazet du lieu
de La Blacherette (Laforest Ntre)
Ce prieur parti du pays après y avoir
réglé ses affaires, il n’est plus question de lui, ni d’aucun autre prieur
jusqu’en 1773.
1708 – 29 octobre. Mr Jean Valentin, curé de Rosières est peu connu, on
sait qu’en cette année, il fut appelé à la cure de Rosières, mais on ne trouve dans les registres de la
paroisse aucun acte signé par lui.
On le voit apparaître dans l’acte rapporté ci-dessus du 29 octobre 1708
et puis en son extrait mortuaire : Mr Jean Valentin, curé de Rosières est
décédé dans sa maison paternelle à Ruoms le 18 avril 1710 et a été inhumé dans
l’église paroissiale de Rosières le 19 de ce mois. Signé Gache, prêtre et
chapelain.
Le 11 septembre de ladite année, ledit Gache signe comme curé-commis.
1710 – 30 septembre. Ce jour et an, Mr Jean de Beauvoir, nouveau curé,
signe les registres, tenus depuis la mort de Jean Valentin, pendant cinq mois
par Mr Gache curé-commis
( registre de Rosières ).
La maison de Beauvoir de Grimoard du Roure, une des plus illustres du
Vivarais, a formé de nombreuses branches,dont certaines sont fort peu connues.
On a cependant lieu de penser que notre curé était issu de celle des
seigneurs de la Bastide de Virac .
Claude de Beauvois, seigneur de la Bastide épousa en 1696 Suzanne de
Meslier, de laquelle il eut plusieurs enfants, entre autres : Jacques et
Claude qui furent maintenus dans leur noblesse par jugement du 8 juillet 1669
étant fort jeunes. Nous savons d’autre part que notre curé avait deux frères et
une sœur. Jacques de Beauvois, curé de
Saint Privat. Sa sœur Anne épousa Jean de Van de la Nouvelle, dont la
fille Marguerite de Vau épousa le 9 novembre 1738 Pierre Richard du pont de
Rosières.
Le curé de Rosières ainsi que
ses deux frères assistèrent ce jour au mariage de leur nièce et ce fut
sans doute par l’entremise du curé que ce mariage fut conclu, ayant trouvé son
paroissien digne de cette alliance.
La famille Richard étant très considérée, par son honorabilité, sa
situation de fortune et ses alliances et vivant noblement.
Si comme nous le croyons Jean de Beauvois était fils de Claude et de
Jeanne de Meslier, il devait avoir lorsqu’il vint à Rosières, environ 30 à 35
ans et il y resta vingt neuf ans.
1710 – 7 juillet. Prise de possession par Mre Jean de Beauvois, prêtre , de la cure et vicairie de Rosières,
vacante par le décès de Mre Jean valentin , dernier titulaire. Installé par Mre
François Guiraud vicaire perpétuel de Saynes
D. d’Uzès.
Mre Achille Rogier de Guast, prieur commendataire de N.D de Rosières avait, par
acte reçu Vignal Nre de Barjac du 20
avril dernier, nommé ledit Beauvois et son forma
dignum donné par Mgr de Viviers, Charles Antoine de la Garde – Chambonas,
l’autorisant à se faire installer par Mre Jacques Gache chapelain de Rosières.
Dont acte fait à Joyeuse en présence de Pierre Dupuy du mas de la Domerguerie.
Lesdits Gache et Guiraud et Pierre Fabrégat Ntre de Banne.
1711 – 20 juillet. Philip Constant, habitant la paroisse de Rosières au
lieu du Roure, mu par dévotion et pour accomplir un vœu, désirant sous le bon
plaisir de Mgr l’évêque de Viviers faire bâtir une chapelle à ses frais à
l’honneur de Dieu, sous le vocable de N.D de la Grâce, à l’endroit appelé la
place de la Vernade, paroisse de Rosières, à promis de faire bâtir incessamment
ladite chapelle, orner icelle d’un tableau ou d’une N.D avec les nappes
d’autel, chandeliers, chasubles et micel ( sic ) et de fonder par le présent
acte un service annuel perpétuel de six messes qu’il désire être dites dans
ladite chapelle par Mr Jean de Beauvois, prêtre et curé de Rosières, que ledit
Constant nomme pour recteur de ladite chapelle. Lesdites messes le 2 juillet et
le 21 novembre, jours de la Visitation et de la Présentation de N.D. La 3
éme , le 2 mai en l’honneur du Sr Philip. Les autres chacune des trois
fêtes des trépassés, pour le repos de son âme et de ses père et mère. Donne
pour la présente fondation, la pension annuelle de deux cent livres quatre sols
sept deniers de rente (Gévaudan Ntre).
1711
- 19
novembre.
Quittance par Mre Jacques Gache, chapelain de Rosières, habitant à Joyeuse, comme
ayant droit de feu Gratien Tabouet, par son testament qui donne tous ses biens
aux prêtres et chapelains de Rosières. (Gévaudan Ntre) .
1712
– Mre de
Beauvois ayant fait une absence, ce fut le R.P Jujardy, prêtre de l’Oratoire,
qui signa les registres jusqu’au retour du curé, qui signe de nouveau le
24 juin de la même année.
1714 – 30avril. Visite de l’église.
L’an1714 le lundi 30 éme jour d’août. Nous Jean Joseph Chabert, prêtre
official forain, curé de la vie Largentière. Nous sommes transportés à Rosières,
où étant arrivé environ sept heures du matin, sommes d’abord entrés dans
l’église, ayant préalablement fait appeler les officiers et consuls dudit
Rosières et après avoir fait les prières requises en présence de Sr Jean de
Beauvoir, curé de la paroisse, d’Etienne Roure, Jean Delichére, Noé Justin et
autres avons vérifié ladite église et qu’elle est dans l’état ci-après
décrit :
L’église est sous le vocable de N.D de l’Assomption qui est la
principale fête. Elle a dix pas de long et six de larges, outre le chœur et
quatre chapelles. Elle est fort ancienne, l’autel est tourné au septentrion, la
grande porte est au midi.*
Le chœur de la largeur de la nef, ayant six pas de long terminé en
rond, fermé par un balustre de noyer ; demi usé. Passablement pavée et
blanchie, ornée d’une tapisserie de Bergame et de quelques tableaux de peu de
valeur. Il y a des siéges de sapin à droite et à gauche avec un petit lutrin
déjà usé pour les chantres et un siége de noyer pour l’officiant assez bien.
*Erreur, l’autel et la porte regardent le couchant.
La fenêtre est du coté de l’épître, ayant quatre pans de long et deux
de large, bien vitrée, ferrée d’une seule barre, non trélissée.
Le toit de lauzes en bon état. L’autel est de pierre sur une marche et
un marchepied de noyer, la marche est trop petite. Il est orné d’un devant
d’autel de ligatures à bandes de taffetas vert demi-usé, avec une chambranle de
bois peint et doré, couvert de deux nappes, la première en toile blanche, plus
que demi usée, la deuxième de cordat rousse et grossière pliée en deux en bon
état. La pierre sacrée est trop petite, pouvant à peine contenir le calice et
l’hostie.
Le tapis pour couvrir l’autel est de toile à l’indienne, trop petit et usé. Il
y a un imprimé du canon assez bon. Un crucifix
d’étain à croix de bois, six chandeliers de laiton, de moyenne grandeur à pieds
ronds, assez bons, àà la réserve d’un qui se trouve rompu.
Il y en a encore deux petits. Il n’y a point de tableau, mais seulement
une grande figure de la Sainte Vierge en bois doré en relief dans une grande
niche accompagnée d’un retable peint en noie et vernissé, à doubles colonnes,
en bon état, il y manque un surciel.
Le tabernacle est petit, il est en bois, entièrement doré de même,
portant une couronne. Il est couvert d’un pavillon de satin rayé, bordé d’une
frange de soie toute usée. Le dedans revêtu de même étoffe, il ferme à clef. Le
St Sacrement y repose ordinairement à ce que nous a dit le Sr Curé, bien que
nous ne l’ayons pas trouvé lorsque nous avons fait notre visite. La lampe est
d’étain, trop petite et vieille, brûle aux dépens du prieur.
La sacristie est du coté de l’évangile, joignait le chœur, fort étroite et
humide, il est nécessaire de faire un fossé par le dehors avec des murailles
pour soutenir le terrain, afin d’empêcher l’humidité. Elle est assez bien
pavée, voûtée, blanchie et couverte de tuiles. La fenêtre est vitrée, mouvante
il y manque un crochet et une barre de fer, il
y a un trelis de fil d’archal. La garde-robe où l’on tient les ornements
est de noyer à plusieurs compartiments, il y manque une clef.
Il y a une armoire dans l’épaisseur de la muraille, servant à tenir
l’huile de la lampe bien fermée. La fontaine est de cuivre, hors d’usage. Il
n’y a point de prie-dieu,ni de chaise mouvante pour le confesseur des prêtres,
point d’imprimés de prières qui doivent être récitées avant et après la
célébration de la Sainte messe.
L’argenterie consiste en un calice d’argent, fort petit, doré en dedans
et surdoré à moitié, rompu mais soudé, pouvant servir.
La patène est aussi d’argent à coupe dorée de moyenne grandeur, en bon état.
Un soleil d’argent avec son croissant doré qui se monte sur le pied
dudit ciboire au moyen d’une vis. Un petit ciboire d’argent doré au-dedans, le pied
faussé, du reste en bon état, à double usage pour le Saint Viatique et l’huile
des infirmes ayant la bourse de taffetas et son cordon.
La croix pour les processions est de laiton à manche de sapin, plus que
demi
usé. Il y a une deuxième croix
de laiton pour l’enterrement des petits enfants, très usée. L’encensoir est de
laiton sans pied, ayant sa navette et cuiller de même matière.
Un bénitier de bronze portatif pour l’aspersion, deux clochettes l’une pour les
messes, m’autre pour le Saint Sacrement. Une lanterne de fer blanc quand on
porte le Saint Sacrement à la campagne, très usé.
Les ornements sont neuf chasubles (suit la description de chacune)
toutes très usées.
Il y a des bourses et des voiles de calice de toutes couleurs, plus
qu’à demi usées. Une paire de dalmatiques de ligature en bon état, un écharpe
de ligature, une autre de taffetas rouge avec des dentelles d’argent faux assez
bonnes.
Quatre parements d’autel demi usés, deux aubes de toile fort usées.
Quatre amicts usés, un cordon fort usé, quatre corporaux, cinq pales demi
usées, huit purificatoires usés, deux essuie- mains usés, une nappe de la
communion trop petite, plus qu’à demi usée, une nappe de toile blanche.
Les Livres sont : deux vieux missels, reliés de neuf, un grand graduel et un
rituel, un petit antiphonaire, un cchier pour les messes de mort, en état.
La confrérie du saint Sacrement a son exercice le 3éme Dimanche de
chaque mois, ayant une banque de noyer, un dais de taffetas rouge rayé avec un
crépine de soie, à quatre bâtons assez bon. Un tapis de Bergame, deux bassins
d’étain fin. Six écussons de fil blanc, un grand crucifix de bois en relief
avec des garnitures de toile en état. Il n’y a point de réservé.
La nef est pavée à la réserve d’une demi canne proche des fonds baptismaux.
Il y a plusieurs inégalités d’autant qu’on y enterre , encore qu’il n’y ait ni
voûte ni caveau.
Elle est voûtée, non blanchie, mal couverte, il y pleut partout. Les
fenêtres sont vitrées non grillées.
Il y a cinq bancs dans l’église, appartenant à divers habitants, savoir les
sieurs Malmazet, Molle, Richard, Tourre et Lèbre, lesquels y ont aussi des
tombes sans caveaux. On ne sait s’ils ont leurs permissions.
La grande porte est de sapin, sans serrure, ne vaut rien et expose l’église. La
petite porte est au fond de la plus proche chapelle au chœur, du coté de
l’Evangile ayant sa serrure. Elle est de peuplier, fort usée. L’escalier par où
l‘on descend dans l’église est aussi très usé et doit être réparé.
Il faudrait un bénitier à l’entrée de la petite porte.
Le grand bénitier est à main droite en entrant par la grande porte, il est de
pierre avec des ornements sur un pied de pierre en bon état.
Les fonts baptismaux, à main gauche en entrant, de pierre de taille avec le
soubassement. Il y a quelque rupture qui doit être réparée. Ils sont couverts
d’un dôme de noyer qui ferme bien. La cuvette est de cuivre étamée en dedans.
Les chrémiers d’étain, garnis des Saintes huiles, en bon état.
La chaire du prédicateur est de pierre de taille toute carrée y ayant
une grande ouverture. Elle n’est pas assez large. Elle va tomber et il n’y a point de sur ciel.
Les confessionnaux au nombre de deux sont de sapin à trois places, l’un neuf,
l’autre demi usé ; ils sont placés dans les deux chapelles du coté de
l’Evangile.
Nous avons remarqué qu’il est nécessaire
de remettre le couvert qui était autrefois au devant de la grande porte pour empêcher l’eau
pluviale d’entrer dans l’église.
La première chapelle du coté de l’épître à main droite en entrant est
aujourd’hui sous le titre de Saint Joseph, autrefois sous celui de Saint Blaise. Elle est en très mauvais état,
le couvert
Est ruiné. Les fenêtres ouvertes, l’autel nu, elle appartenait
autrefois à la maison de Lavernade.
La 2éme chapelle du même coté de l’église, la plus proche du chœur est
sous le vocable de Sainte Catherine, elle est au même état que l’autre, les
fenêtres sont ouvertes. Elle appartenait à la maison de Joyeuse, la fondation
est d’une messe par jour, le revenu de cent livres, dont les pères de l’Oratoire
jouissent et font le service dans leur église de Joyeuse.
La 3éme chapelle du coté de l’Evangile, la plus proche du chœur du
titre de Saint Claude. Le toit fut réparé il y a peu de temps, il ne laisse pas
d’y pleuvoir, elle n’est pas entièrement pavée, la voûte est en croisillon,
elle n’est pas entièrement pavée, non blanchie. Il n’y a point d’autel ni
d’ornement, nul service, ni de revenus qu’on connaisse . On la nomme la
chapelle des Prieurs et on y enterre les prêtres, quoiqu’il n’y ait ni voûte ni
caveau.
La 4éme chapelle est du même coté de l’Evangile, dans le titre de Saint
Antoine et de Saint Georges, pire que les autres, elle est pleine d’ordures, il
faudrait la séparer de l’église par une bonne muraille.
Il y pleut partout. Il n’y a point d’autel. L’ancienne fondation à ce qu’on dit
est de deux messes par semaine. Elle
appartient au Sgr de Vernon.
Du même coté de l’Evangile était autrefois une autre chapelle sous le
titre du Saint Esprit qui appartenait au Sgr de la Saumés, il n’en parait
aujourd’hui aucun vertige ayant été démolie il y a quelques années.
Le clocher sur le dôme de l’église est carré et se termine en pointe. Il a
trois bonnes cloches. La grande pèse environ dix neuf quintaux, la moyenne dix,
la moindre six.
Elles ne sonnent pas en branle, les jougs ne se trouvant pas en état.
Il y manque une partie du bois.
Le cimetière joignant l’église est mal fermé. Il y a en outre neuf
brèches le long des murailles et point de croix.
La maison curiale a cave, cuisine, dépense, au premier étage : salle
chambre et cabinet, au deuxième étage
les greniers.
Les planchers ont besoin de
réparations et les fenêtres du plus haut étage sont ouvertes, sans
aucune fermeture. Il n’y a point d’écuries ni de grenier à foin.
La paroisse est toute catholique, composée de divers hameaux : la
Crotte, les Salelles, les Tourels, la Blacherette, le Roure, les Chantars,
Ognac, Bruguet, le Pont, Garel, Rosières et plusieurs maisons séparées qui sont
au nombre d’environ cinq cent communiants, à ce non compris les habitants du
mandement de Vernon.
Le prieuré est régulier de l’ordre de Saint Benoît, dépendant du
prieuré conventuel de Pont Saint Esprit, possédé en commande par Mre Achille
Rogier du Guast ? Abbé d’Artigny. Il prend la dîme de toute la paroisse de
Rosières, Vernon et Joyeuse.
La cure est possédée depuis environ quatre ans par le Sr Jean de
Beauvoir, prêtre du diocèse d’Uzès, pourvu par Mgr de Chambonas, évêque de
Viviers sur la présentation de mondit du Guast.
Tel est l’état de la susdite église et paroisse sur laquelle nous avons
dressé le présent proçés verbal pour y être pourvu ainsi qu’il appartiendra.
Fait audit Rosières, les ans et jours que dessus. Chabert official, Beauvoir,
curé.
1721 – 1er mai. Permission par Mre Jean Baptiste de
Chananeilles, comte de la Saumès et Mre Guillaume Joseph de Ginestoux Sgr comte
de Vernon. Sachant avoir chacun en particulier une chapelle attenante à
l’église paroissiale de Rosières., du coté demain gauche en entrant de la
grande porte, qui sont en très mauvais état. Celle De Mre de la Saumès,
entièrement détruite. Celle du comte de Vernon n’ayant que les quatre
murailles. Comme depuis quelques temps il s’est érigé une confrérie de
pénitents blancs, sous le vocable de N.D du Gonfanon et qu’ils ont requis
verbalement lesdits Srs comtes de leur accorder la permission de faire rebâtir
lesdites chapelles en une, pour à l’avenir dire leur office. Lesdits seigneurs
étant bien aise que la louange du Seigneur soit chantée dans leurs chapelles,
ils ont permis à la confrérie desdits Pénitents et à leurs successeurs, en la
personne de Sieurs Etienne Gache et Antoine Durieu, recteurs et sous recteur de
la confrérie ici présents et acceptant pour leurs confrères de faire rebâtir
lesdites chapelles, à la condition de la réserve de la première pour les Sgrs
et que leurs armoiries seront mises dans la chapelle.
Laquelle permission, les parties ont déclaré être de valeur de
cinquante livres pour en jouir à perpétuité.
Fait au château du comte de la Saumès, témoins, le sieur d’Aiguebelle,
Jacques Gascon, signés, La Saumès, Vernon, Gascon, Gache recteur, Durieu
sous-recteur, de la Tour (Aiguebelle).
Blanc Notaire.*
* - Ce fut suite à cette concession que l’église fut transformée. On fit
une grande chapelle des deux, qui servit aux pénitents pour leurs cérémonies.
On y entrait par une petite porte au Nord. Elle fut écrasée lors de la chute du
clocher et l’église entièrement reconstruite sur un nouveau plan, sauf la
façade qui a été conservée. Aujourd’hui le dallage de l’église est au niveau du
sol.
1732 – 22 juillet. Mre de Beauvoir, curé , bénit à Rosières ( on ne sait
pourquoi ) le mariage d’un de ses parents, Noble Jacques de Beauvoir, Sgr
d’Espoisses, de la paroisse de Sr Florens, Duché d’Uzès ( sans nom de père et
de mère ) avec Dlle Marguerite de Merlin de la Cote Saint André Duché de Vienne, présent noble Jean
Benoît de Barbaron de Merlin de ladite Cote de Saint André, noble Charles
d’Espoisses de la Plane, du lieu de Saint Florens et Jacques Vau de la
Nouvelle.
1732 –13 Novembre. Le meme signe un testament (Laforest Ntre). Cette
année Jean Labalme était chapelain de Rosières
1738
- 5 Novembre. Le même Jean de Beauvoir a assisté avec ses frères ,
Jacques curé de Saint Privat et autres Jacques de Beauvoir au mariage de
Marguerite de Vau de la Nouvelle, leur nièce, fille de Jean eet d’Anne de Beauvoir, avec Pierre Richard,
du Pont de Rosières ( Charriére Nre ).
1739 – 29 Juin. Prise de possession de la
chapellenie de la paroisse de Rosières, par Mre Jean Pelaver, prêtre, vicaire
de Saint Marcel d’Ardèche, par résignation de son oncle Mre Jean Labaume.
Installé par Jean de Beauvoir, curé. (Blanc Ntre)
1742 – 8 juin. Ledit curé est témoin d’un
acte reçu. (Blanc Ntre)
1749 – 8 juin. Il signe ce jour pour la
dernière fois le registre de la paroisse.
1749 – 24 Juin. Fête de la Nativité de
Saint Jean Baptiste, a été inhumé par moi vicaire, soussigné, dans l’église de
N.D de Rosières, tombeau de Pierre Richard, le corps de Messire Jean de
Beauvoir, prêtre et curé de Rosières décédé le 23 âgé de d’environ 69 ans,
ayant reçu l’extrême onction et n’ayant pas pu recevoir les sacrements de
Pénitence et de l’Eucharistie, à cause d’une attaque d’apoplexie qui lui
interdit tous les sens et notamment l’organe la parole . A son dernier
moment, il a eu une entière connaissance quoiqu’il ne put parler et il a donné
des signes dee parfaite résignation à la volonté de Dieu.
Ont assisté à sa sépulture Me Etienne
Bayer, Prieur de Valgorge, André Boissel, Louis Blanc, diacre ; Guilhaume,
vicaire de Rosières. (Registre de la paroisse).
Mre Guilhaumon signe les registres comme
vicaire depui1742 (12) et ensuite le 1er décembre 1749 comme curé
commis, mais pour peu de jours , car le 29 décembre de cette année, Mre
Richard signe comme nouveau curé.
Il eut cependant de la peine à prendre
possession de sa cure comme nous allons voir.
Louis Richard doit étre le même que Mathieu
Richard né au pont e Rosières le 11 septembre 1710, baptisé par Gache curé-commis,
fils de Pierre Richard dit « le vieux » et de Marie Brun.
Nous voyons dans un mémoire imprimé que la
nomination de Mre Richard à la cure de Rosières, lui fut contestée par Mre
Louis Guilhaumon, prêtre. L’instruction rapporte ainsi les faits. La cure de
Rosières dépend de la nomination du prieur de la même paroisse. Elle vaqua le
23 Juin1749 par le décès de Jean de Beauvoir, dernier titulaire.
Sur la réquisition de la partie adverse
(Guilhaumon) l’ordinaire lui accorda les provisions, quatre jours après la
vacance et il accepta. D’un autre coté, l’adversaire se fit pourvoir en cour de
Rome de la même cure le 7 juillet suivant.
Le même jour, l’exposant (Richard) fut
présenté à la cure par l’abbé Ricouart, Prieur de Rosières.
Le 19 juillet il requit l’évêque de Viviers de lui accorder l’institution
canonique. Sur le refus de l’ordinaire ? Richard eut recours au
métropolitain et en obtint la collation de la cure le 22 du même mois.
Au préjudice d’un titre aussi canonique
l’adversaire se présenta le 30 octobre pour prendre possession. L’exposant s’y
opposa et l’adversaire l’assigna en la cure par exploit du 9 janvier 1750pour
se voir maintenir en pleine possession de la cure.
Sur cette assignation, l’Exposant a conclu
à sa relaxe et à la maintenue à la pleine possession de la cure.
C’est l’état du procès, on va démontrer que
la cure contentieuse doit être adjugée à l’exposant (Richard).
Après sept pages in folio de considérations
et de citations de jurisprudence etc… il conclut ainsi :
Enfin l’adversaire ne peut s’aider du temps
qu’il a servi la cure de Rosières, en qualité de secondaire, du visa qu’il a
obtenu de l’évêque, ni du refus que le prélat avait fait à l’exposant son titre
canonique. Ce n’est point en desservant une cure comme secondaire qu’on acquiert
le droit d’y succéder, au préjudice du patron. La facilité que l’adversaire eut
d’obtenir son visa et le refus qu’on fit à l’exposant de son installation
canonique, ne sont pas des preuves du désir où l’on était de soutenir le
premier titre de l’adversaire contre le droit de Mr le prieur de Rosières. Mais
c’est dans la contradiction même qu’on a fait essuyer à l’exposant que son
titre a acquis un nouveau degré de force.
Tout autre qui aurait eu moins l’esprit à la dispute que l’adversaire,
se serait rendu aux maximes du royaume, à la jurisprudence des arrêts et à la
justice du droit de l’exposant. Il a été présenté par le véritable patron, il a
reçu l’institution canonique d’un supérieur légitime, il a les qualités qui
conviennent pour la cure dont il a été pourvu. En confirmant un titre aussi
Canonique on ne fera que le rendre aux désirs
et aux vœux de ses paroissiens.
Signé Mre de Cavairac, rapporteur, Mre Allisson, avocat, Mre Dardalher,
procureur.
Cette consultation fut sans doute ratifiée
et sanctionnée par les juges puisque nous voyons Mre Richard maintenu comme
curé de Rosières et Mre Guilhaume, débouté de ses prétentions, continuer à
demeurer à Rosières jusqu’à sa mort
On ne s’explique pas comment Mre Guilhaumon put avoir pareille prétention et surtout
quel prétexte put prendre l’évêque de Viviers pour l’instituer canoniquement
attendu qu’il était notoire et d’usage à Rosières, comme dans beaucoup d’autres
paroisses, que le prieur, où le patron laïque, fissent eux même la présentation
à la cure.
Il n’est pas impossible que l’évêque ait voulu saisir cette occasion, pour
tenter de réagir contre ces usages surannés et souvent fâcheux et se réserver
les nominations des curés.
Mre Richard mourut jeune, on connaît peu sa
vie.
Il fut installé curé le 26 juillet 1749 et signa le registre dés le 27 dudit
mois.
Le….1750, il passa une convention avec Mre
Jacques de Rochemaure, curé de Labaume.
Il mourut le 22 et fut inhumé le 23 octobre 1755 dans l’église de Rosières, au
tombeau de la famille Richard, étant âgé de 45 ans. Furent présents à ses
funérailles Mre Etienne Rogier, prieur de Valgorge, le R.P Tavernier de
l’Oratoire de Joyeuse, Mre Pagés, curé de Ribes et Deguilhem, vicaire de
Rosières.
A partir de 1750, on remarque les vicaires
suivant : Larmande et Blanc, diacres en 1750, et Gévaudan prêtre. Meyrand
,vicaire en 1751. Aymes en 1753, Deguilhem en 1759.
1755 – Noble Antoine de Rochier, baptisé à
Largentière le 29 novembre 1726, était un des douze enfants de noble Jean
Baptiste de Rochier, docteur médecin de la ville de Largentière et de
Thérèse Françoise Roussel, fille de
Jacques, lieutenant de juge et maire de Vogue.
Cette branche de Rochiers, moins fortunée
que ses aînées était issue des Rochiers Sgrs de Johannas et de Sanilhac, issue
elle-même des Sgrs du Prat et de Labaume.
On ne connaît pas les premiers postes
qu’Antoine dut occuper avant de devenir curé de Rosières. On le trouve signant
les registres en qualité de curé aussitôt après la mort de Louis Richard.
Le premier acte est du 17 novembre 1755,
Mre Richard étant décédé le 22 octobre précédent.
1760 – 30 septembre,. Il préside les
obsèques de Louis Gache du pont de Rosières et le 20 novembre de la même année,
il bénit le mariage d’Antoine Pellier de Joyeuse, avec Anne Richard du pont.
1769 – 12 février. Procuration par Mre
Antoine du Rochier, curé et Magdeleine sa sœur, à noble Louis de Rochier Sgr de
Fabrege leur frère pour régler avec noble Jacques Louis de Rochier, Docteur en
médecine de Largentière, les différents qu’ils avaient à raison de leurs droits
légitimaires. Ladite procuration passée devant Jean Louis de Vedelly, notaire
de Joyeuse.
1765 – 3 mai. Ce jour eurent lieu à
Rosières les funérailles de la mère d’Antoine de Rochier, Dlle Thérèse Roussel,
femme de Jean Baptiste de Rochier. Guilhaumon, prêtre signe le registre.
1769 – 29 août. Eut lieu le règlement par
transaction passé devant Blachère notaire d’Aubenas. Entre ledit noble Louis de Rochier de Fabrege, comme
procureur de son frère le curé et de sa sœur, et noble Jacques Louis de
Rochier, fils et donataire de feu noble Jean Baptiste de Rochier, au sujet de
ladite succession dudit Jean Baptiste, père commun et de celui de Thérèse
Roussel leur mère et aussi de Marguerite de Rochier leur sœur décédée ab intestat.
Il est dit dans cet acte que Louis de
Rochier de Fabrege s’était marié devant Dalmas Ntre le 15 janvier 1760 à….(
Blachère Ntre ).
1770- 27 mars .Les consuls du haut Balbiac
présents à Joyeuse.
On expose qu’il n’y a pas de vicairie à Rosières pour loger le vicaire. Que le
17 novembre 1769, une ordonnance fut rendue autorisant le devis du Sr Prévot.
Que le travail fut mis
en adjudication et fut adjugé à Louis Vedel
au prix de mille cinquante livres.
Le travail commencé et les murs élevés déjà de six pans, le sieur Jean Antoine
Gasque, procureur fiscal fit défendre de continuer les travaux, le terrain
étant un vacant appartenant à S.A la comtesse de Moisan.
On fit cesser l’ouvrage et on chercha un
autre local, mais comme il était difficile à trouver et qu’il coûterait fort
cher à la communauté, le conseil jugea à propos d’acheter une partie de la
maison et du sol attenant du coté du levant et appartenant à Mathieu Sévenié,
dudit lieu de Rosières, village attenant
à l’église paroissiale, comme le plus propre à situer la maison vicariale.
Le conseil en conséquence traite avec ledit
Sévenié au prix de deux cent soixante
trois livres et à fait dresser le devis des réparations à faire à ladite
maison et emplacement acheté.
L’assemblée a décidé de se pourvoir devant Mgr l’intendant pour demander
l’autorisation de la présente délibération et la permission d’exposer aux au
rabais, le bail des susdites réparations. Présents : Simon Julien,
François Reynoard, Claude Blanc, Louis Terme, Louis Tinel, conseillers du
conseil ordinaire. Autres Simon Julien, dit Peyrou, Jean Blanc, Guillaume
Jossain, Pierre Coste, André Serret, Jean Beaussier du conseil renforcé du Bas Balbiac et du Haut
Balbiac. Jean Lèbre, Louis Latour, Jean Toulouze, absents, Antoine Motte,
François Malmazet et Claude Reynoard.
1771 – 19 mai. Dimanche. Nouvelle
délibération. Permission du 31 janvier dernier de l’intendant, qui autorise les
consuls de Rosières à procéder à la publication au rabais des réparations à
faire pour la vicairie, suivant le devis dressé par Jean Blachère, expert de
Joyeuse le 8 février 1770. Les publications faites pendant trois dimanches. Le
dimanche 9 de ce mois, le Sr André Bouschet, maçon de Joyeuse a offert de faire
la réparation pour le prix de 1380 livres. Il convient maintenant de se pourvoir
devant l’intendant pour qu’il permette l’adjudication audit Bouschet et pour
emprunter la somme nécessaire pour ledit ouvrage et celle de 260 livres pour le
prix du local acheté à Mathieu Sévenié le 27 mars 1770 et le 18 septembre 1770
devant Charriére notaire. Ou de forcer un nombre d’habitants de la communauté
pour en faire l’avance, de laquelle somme ils seront remboursés par imposition
en forme ordinaire.
1771 – Dimanche 13 octobre. Délibération
devant Jean Louis d’Allamel de Bournet, avocat au Parlement, Juge régent du Sénéchal Ducal de Joyeuse,
assisté de Jean Comte, secrétaire greffier..Etc
Les conseillers ordinaires assistés et
renforcés de la communauté de Rosières, Bas et Haut Balbiac..etc, il a été
exposé qu’en raison de l’ordonnance de Mgr l’Intendant du 4 août dernier, il a
été procédé, tant à Rosières qu’à Joyeuse, avec quatrième et surabondante
publication…etc.. Les feux ont étés allumés et ont fait des offres les sieurs
Louis Vaschalde et Jacques Silhol, entrepreneurs à Joyeuse. L’assemblée à
adjugé audit Silhol dernier moins disant le bail des susdites réparations à
faire à ladite vicairie conformément au devis du 8 février 1770.
Lesdits ouvrages parfaits dans le délai de
quatre mois, le tout au prix de mille quarante livres. Le tirs payé au début de
l’ouvrage, l’autre tiers après la moitié de l’ouvrage fait et le dernier tiers
après la réception . le Sr Barral de Joyeuse a été caution pour ledit Silhol.
Et ensuite, l’assemblée n’ayant pas trouvé à
emprunter à délibéré que l’avance des deux tiers sera faite par un certain
nombre des principaux habitants, tant du bas que du haut Balbiac pour fournir
la somme de sept cent livres, savoir : quatre cent livres pour ceux du bas
Balbiac et trois cent livres pour ceux du haut. Auquel effet elle a nommé et
taxé, savoir : Etienne Motte à 48 livres, Jean Blanc quironde, Jean Blanc
de la Domerguerie, François Sossain, Simon Julien-Peyrou, Guillaume Georges,
Pierre Thoulouze, Claude Tinel, J-B Constant, Louis Bardin, Simon Jossain,
André Dusserre, André Serret, Pierre Coste, Jacques Guilhaumon, à raison de 24
livres chacun et Antoine Lébre à 16 livres, pour le bas Balbiac . *Et les
sieurs Jean Gasque, Jean Malmazet et André Rogier, Claude Lébre, Jean Vannière,
Louis Vannière, Jean Rogier, Philippe Sautel, André Sautel, André Vaschalde,
Sylvestre Georges, Delle Geneviève Blachère,
Suzanne Boyer veuve de François
Georges, à raison de 24 livres chacun et Etienne Prévot à 12 livres,
pour le haut Balbiac. Desquelles taxes les susnommés seront contraints par
imposition après la vérification en conformité de ladite ordonnance de Mgr
l’Intendant du 4 août dernier.
Cette manière d’emprunter tirait d’embarras
les municipalités sans trop incommoder les
Préteurs, auxquels on payait régulièrement
de intérêts
.On ne trouve plus rien concernant la
vicairie, sinon que le 20 mars 1777, on tint une délibération pour fixer la
directe envers la dame de Joyeuse que devait supporter ladite maison.
Cet emplacement avait été reconnu le 4
avril 1580, devant Archier, Ntre du Sgr de Joyeuse par le Sr Balthazard sous la
conse d’une géline.
Depuis, tous les vicaires de Rosières ont
été logés dans cette maison, jusqu’à nos jours.
1772 – 19 janvier. Le curé enterre Etienne
Richard, qui se disait de la province de
Bourgogne, qui avait resté gardien à l’observatoire de Marseille, puis
deux ans à la maison de l’Oratoire de Joyeuse, pour régent des petites écoles,
et enfin, trois ans chez Mr Dussargues, Sgr de Vernon, pour élever les enfants.
Il fut trouvé noyé sous le pont de Joyeuse, agé d’environ 46 ans.
Le 29 septembre de la meme année, il signe
curé de Rosières et de Vernon, quoiqu’à cette époque, il y eut un curé à
Vernon ; le testament de Françoise Blanc, femme d’Antoine Lébre (Souchére
Ntre).
1772 – 12 octobre. Jean-Pierre Richard,
fils d’Etienne et de Thérèse Crotte fut d’abord vicaire de Rosières. Il signe
un acte en cette qualité ce dit jour, comme témoin du testament de
Mre
Etienne Rogier, ancien prieur de St Martin de Valgorge, habitant au mas de
Gounelle paroisse de Rosières.
Lequel, accablé de vieillesse et d’infirmités fit son testament- Reçu Souchére
Notaire.
Jean-Pierre Richard devint plus tard le premier chapelain de N.D de Bon
Secours, paroisse de La Blachère.
Il mourut en janvier 1830 et fut inhumé dans ladite chapelle. Il avait eu
beaucoup à souffrir pendant la Révolution.
1772 – 11 mai. Dom Louis Joseph Durand,
religieux profès de l’ordre de Cluny, prieur de Rosières et de St Martin d’Aps,
héritier du prieuré conventuel du Pont Saint Esprit, passe un acte de
présentation.
1772 – 12 juillet. Inféodation au même par
S.A Madame la Duchesse de Joyeuse, lequel habite ordinairement au Pont Saint
Esprit et pour le moment à Rosières.
Elle lui accorde pour lui et ses successeurs le droit de prendre les eaux de la
rivière de Baume, au dessous du moulin de Rosières, sur le bord gauche, pour
les conduire, ainsi qu’il avisera à ses frais dans les fonds du prieuré pour
les arroser, sous les conditions
1° - que la présente inféodation accordée
audit prieur par sa dite Altesse le 21 juin1759 de prendre l’eau qui
s’échappait de l’écluse dudit moulin sera nulle, attendu que par les présentes
la susdite , faculté demeure transférée à l’endroit ci-dessus indiqué.
2° - Que l’on ne portera aucun préjudice au moulin ni fera d’autre moulin de
quelque sorte que soit.
Le tout sous foi et hommage de payer une
albergue d’une paire de gants blancs que ledit prieur présentera dans le
château de Joyeuse chaque fête de Saint Michel aux personnes préposées.
Fait au château de Joyeuse le 12 juillet
1772 en présence de noble Richard de Baumefort, du lieu de Saint Alban, Pierre
Gasque, fils de Jean, Bourgeois et
Lachenade, procureur de S.A ( Vézian Ntre )
1779 – 6 mars. Bail à ferme par Dom Louis
Joseph Durand prieur titulaire de Rosières, Joyeuse, Vernon et aussi de Saint
Martin d’Aps. Lequel a baillé à titre de ferme à Sr Jean Delacroix, bourgeois
du lieu de la Veyssiére, paroisse de Vernon, l’entière dîme de a paroisse pour
six années pour la somme annuelle de sept cent livres, portable à ses risques
et périls au Pont Saint Esprit, entre les mains dudit prieur, dont il paye à
compte six cent livres sur lesquels ledit Delacroix se retiendra cent livres
par année. Le Sr Jean Malmazet du lieu de la Vernade s’est rendu caution envers
Delacroix de ces six cent livres avancées. .Etc fait à Rosières, maison dudit
prieur en présence d’Etienne Molle, commissaire à terriers de Joyeuse, Sr
Pierre Richard, curé commis dudit Rosières. (Souchére Ntre)
1779 – 22septembre. Quittance par Mre Louis
Gévaudan prêtre -chapelain de Rosières.
1779 – 3 juin. Prise de possession d’une
chapelle, par laquelle on voit les cérémonies usitées et aussi l’énumération
des biens affectés à cette fondation.
Prise de possession par Mr Jean-Pierre
Villard, originaire du lieu du Fabre, paroisse de Sainte Mèlany, prêtre
actuellement de la paroisse de Saint Jean-Baptiste de Malbosc, diocèse de
Viviers. Lequel ayant la présence personnelle de Mr Antoine de Rochier, curé de
Rosières et Vernon et patron de la chapellerie de N.D de Rosières, suivant
l’acte de fondation.
Lui a exposé que la résignation de cette
chapellerie lui ayant été faite avec son agrément par Mr Louis Gévaudan qui en
était le dernier et paisible possesseur, entre les mains de notre Saint Père le
Pape par acte passé devant Mr Ballet Notaire, le 11 octobre dernier. Il a
directement obtenu en cours de Rome une signature de provision le jour de
devant les nones de novembre dernier, homologué au Parlement de Toulouse le 9
mai dernier, sur quoi il a obtenu le 13 dudit mois de Mgr l’évêque de Viviers,
un visa par lequel il a mandé au premier prêtre de mettre Mr Villard en
possession de cette chapellerie et a prié Mre de Rochier de se conformer aux
instructions de ce prélat…etc
. Ledit Rochier en ayant fait lecture a
respectueusement accepté la commission de Mgr.
En conséquence, et à la réquisition dudit
Villars, il l’a pris par la main, l’a fait entrer dans ladite église
paroissiale de Rosières, par la principale porte, lui a fait prendre l’eau
bénite,
l’a conduit devant le maître-autel où ils se sont mis à genoux et ont fait les
prières ordinaires.
Il l’a ensuite fait monter à l’autel et le lui a fait baiser. Après quoi, ledit
Villars s’est mis dans le chœur à la place du chapelain, il a fait sonner la
cloche et étant sortis de l’église, lesdits Rochier et Villars se sont
transportés avec les témoins ci-après nommés et nous dit Notaire, dans une
prairie dépendante de ladite chapelle, située au terroir de Sousperret,
attenante du coté de bise à celle des hoirs Gagnat (Reymond). Ledit Villars y
est entré et par acte de vrai maître et par souci d’appréhension, y a coupé du
foin et par toutes ces formalités et autres cérémonies, ledit Mr de Rochier a
mis ledit Villars dans la réelle et actuelle possession de ladite chapellenie,
et de tous ses droits, fruits et revenus de ladite terre et entre autres de la
métairie de Couderc en dépendant, sans que personne se soit opposé à cette
prise de possession ainsi faite par ledit Villars et déclarée par nous dit
Notaire et assistants.
Revenus avec les susnommés au devant de la
porte de l’église, où ledit de Rochier à rendu audit Villars lesdites
signatures et provisions .etc.. et celui-ci nous a requis de tout ce dessus qui
lui a été octroyé. etc
Fait et récité au devant de la porte de l’église le 3éme jour avant midi
du mois de juin 1777 en présence de Mr Pierre Richard, vicaire de Rosières,
Mathieu et Louis Sévenié, père et fils, habitants du Roure, avec les Rochier,
Villars et nous notaire, nous sommes à la réquisition de ce dernier
,transportés tout de suite à la maison où demeure ledit Messire Gévaudan audit mas du Roure ou
étant et ayant sa présence personnelle, lecture lui a été faite par nous, mot à
mot des présentes. Lesquelles par lui entendues, il a déclaré qu’il approuve
ladite prise de possession faite par ledit Villars de la chapellenie qu’il lui
a résignés et qu’il souhaite qu’il en
jouisses en paix et en santé pendant de longues années et a signé avec lesdits
Rochier, Villars, témoins et nous Notaire.
1779 – 2 juillet. Antoine de Rochier fait
le baptême d’un fils de Pierre Richard et de dame
Sabatier de Lachadenede.
1789 – les 26 mars et 5 avril, il assiste à
l’assemblée des trois ordres à Villeneuve de Berg.
A partir du mois de septembre 1781, il signe Rochier de Rocher.et pendant la
révolution : curé constitutionnel. Eut-il la faiblesse de prêter serment à
la révolution ? On n’en sait rien.
Quoiqu’il en soit, il signa les registres jusqu’au 3 mars 1793. Il fut sans
doute alors obligé de se cacher, on ne sait où, ni ce qu’il devint et où il
finit ses jours.
1776 à 1789 - … Saladel est dit curé
commis, ce qui ne s’explique pas, le curé étant certainement en fonction…
1789 – 1790 – Liautier, vicaire.
1779 – 22 avril, Pierre Charles Banache,
chapelain de la chapelle du Saint Esprit à Rosières, se trouvant infirme à fait
son procureur en cour de Rome N…auquel il donne pouvoir de résigner et remettre
entre les mains du Pape son dit bénéfice, en faveur de Mr Pierre Richard,
chapelain de N.D de Bon Secours. (Vézian Ntre).
1793 – A partir du 3 mars 1793, les
registres ne sont plus tenus. Le curé de Rochier était en fuite. Ce ne fut que
le 2 septembre 1795 que l’on voit paraître Mre de Vézian, se disant vicaire,
faisant fonction de curé, et ce, comme il dit, clandestinement.
Mre Vézian appartenait à la famille de ce
nom qui avait acquis la seigneurie de Laurac.
Charles Antoine de Vézian, gradué en Théologie, qui reçut un titre clérical le
7 février 1745 était fils d’Antoine de Vézian Sgr de Laurac et d’Agathe Teste
de la Motte.
Un autre Vézian était curé de Labaume en
1810.
1795 – L. Vézian bénit le mariage à
Rosières comme vicaire et avec la permission de Mr Vernet, Vicaire général,
chargé par le pape Pie VI du gouvernement du Diocèse de Viviers.
1796 à 1797 – Il prend toujours le titre de vicaire, faisant les fonctions de
curé. Il signe en 1796 à un baptême avec Jean Baptiste de Vézian, prêtre son
frère, né le 29 juillet 1738 et tous deux
Fils
de Jacques de Vézian, Sgr de la Combe, capitaine d’infanterie et de Marie
Barthélemy de La Forest.
Il avait eu pour parrain Louis de Bournet et Marie Dorothée de Vézian, sa sœur.
1797 – 29 décembre. L.Vézian, vicaire, dit dans
une note, que les prêtres desservant la paroisse de Rosières, ayant refusé de
prêter les serments condamnés par leur religion et leur conscience, ont été
contraints par la force armée de cesser leur fonctions. Ils ont été obligés de
se tenir cachés, jusqu’au 25 éme jour de mai 1800.( Deux ans et cinq mois
environ) pour épargner un nouveau crime aux ennemis de la religion, et encore
aujourd’hui ( mai 1800 ), ils ne
reprennent leurs fonctions que d’une manière clandestine.
En 1800, le vicaire Vézian baptise de
nombreux enfants qui ont été seulement ondoyés par des laïques pendant les
années 1798-1789.
,
A la fin de 1800 il signe : curé –commis et dit que le 19 octobre de cette
année, les prêtres desservant Rosières sont rentrés dans l’église pour y faire
les fonctions catholiques. A partir de cette date, il écrit dans les
actes : Baptisé dans l’église au lieu d baptisé par moi et signe pro-curé,
jusqu’au 8 décembre 1803, un curé ayant alors été établi régulièrement.
On ne sait ce que devint Mr Vézian, c’est peut être lui qui
devint curé de Labaume en
1810.
Pendant la Révolution, nous trouvons les prêtres suivants : 1796, Julien
prêtre commis du 13 septembre 1796 au 4 octobre 1796, Chambon, vicaire, de 1801
jusqu’au 21 juillet1804 1804. Richard pretre délégué en 1801.
1804 – Mre Jean Augustin Vaschalde, curé e
Rosières, né le…1759 à Saint Jean de Pourcharesse, était fils de Pierre et de
Marguerite Blachère.
Cette famille notariale vint se fixer à Joyeuse, où elle eut depuis deux
générations d’honorables
notaires.
Jean Augustin apparaît comme curé de Rosières le 7 février 1804 dan un acte de
mariage qu’il bénit, ensuite d’un certificat de publications faites à Joyeuse
par Mgr Dussault, curé de cette ville.
1815 – 8 janvier. Il fut érigé un chemin de
croix dans l’église de Rosières par Mr Maurin, curé de Largentière et
permission de Mr Vernet, supérieur du séminaire de Viviers et grand Vicaire de
Mgr l’évêque de Mende et de Viviers. Mr Vaschalde, curé, présent.
Son passage à Rosières n’a rien laissé de
saillant.
Le dernier acte signé par lui, est du 5
décembre
1817.
A la mort de Mr Dussault, curé de Joyeuse, il fut nommé curé de cette ville, où
il exerça son ministère 39 ans, étant décédé le 9 février 1846, agé de 87 ans (
ce fut la comtesse de Montravel, très liée avec la famille Vaschalde et juste
appréciatrice des qualités du curé de Rosières , qui obtint de Mgr l’évêque de
Viviers, sa translation à Joyeuse, résidence de sa famille.).
On remarque à Rosières les vicaires
suivants : en 1804 Mre Chambon, de 1805 à 1806 Mr Deluol. En 1808…nom
illisible. En 1810 Mr Desmazes.
1818 –La cure ne fut pas longtemps vacante,
ce fut Mr Berloye, vicaire de Joyeuse qui fit les fonctions pendant un mois
environ.
Dés le 17 janvier 1818, Mr Labrot était
curé en titre de Rosières et tenait les
Registres.
Il ne fit qu’un court séjour dans cette paroisse environ quatorze mois. Le
dernier acte signé par lui est du 15 mars 1819. On ne sait ce qu’il devint, ni
la cause de son si court séjour à Rosières ;
1819 0 1823 - . Deux frères nommés
Allignol, administrèrent la paroisse de Rosières, l’un en qualité de curé,
l’autre comme vicaire.
Mr Allignol signe prêtre délégué dés le 9
juin 1819, jusqu’au 2 août de cette année. Ensuite, l’un Allignol, curé ;
l’autre Allignol, vicaire.
Leur dernier acte est du 13 août 1823.
Ces deux prêtres inséparables, ont laissé à
Rosières le souvenir de deux bons vivants, sans gène, aimant à plaisanter et à
rire, du reste, forts bons prêtres et très populaires.
Ils firent une certaine célébrité, s’étant
joints à Mr Thénot, curé d’Aubenas, pour soutenir contre l’évêque,
l’inamovibilité des desservants des paroisses.
Ils furent condamnés les uns et les autres
par Mgr Guibert, Evêque de Viviers et se soumirent
loyalement.
On les trouve encore ensemble plus tard comme curé et vicaire de Mèlas, où nous
croyons qu’ils finirent leurs jours.
1828 – Sylvestre Georges, né à Vernon,
le …..1787, d’une très honorable famille, fils de Sylvestre et de Marie
Boissin.
Fait ses études au collège d’Aubenas et fut
ordonné prêtre en 1811. D’abord vicaire à Burzet, où il resta peu de temps.
Nommé curé de Vagnas, fut bientôt transféré à Ribes où il laissa les meilleurs
souvenirs de ses vertus sacerdotales.
Puis curé de Rosières, où il commença à signer les registres le 9 septembre
1823.
L’événement le plus remarquable arrivé
pendant sa longue administration, fut la chute du clocher et l’écrasement de
l’église survenus le 4 novembre 1839, à trois heures du soir ; comme nous
l’avons déjà raconté.
Et ensuite, les difficultés survenues
pour la reconstruction de ce monument et la scission qui eut lieu dans la
paroisse.
Les habitants du haut Balbiac disaient être trop éloignés de l’Eglise et
ne voulaient pas contribuer à la dépense. Ils prétendaient ,puisqu’on
tenait à rebâtir l’Eglise sur le même emplacement et utiliser les mêmes
matériaux et ne pas déplacer le cimetière et la cure, en construire une chez
eux et y faire ériger une paroisse .Leur prétention ayant été repoussée par le
conseil et par l’évêque, ils n’en tinrent pas compte et commencèrent, sans plan
précis, pour forcer la main à l’évêque, les fondations d’une Eglise, qui, faute
de fonds, ne put être élevée que de quelques mètres.
Néanmoins, s’obstinant à ne pas venir aux offices, préférant aller à
Joyeuse, et cela bien après
l’achèvement de l’Eglise ; ils
finirent par obtenir la permission de l’Evêque et du Gouvernement.
Ils s’imposèrent de grands
sacrifices, achevèrent l’Eglise,bâtirent une maison curiale , celle
écoles et firent un cimetière .Bref, ce fut le troisième démembrement de la
Paroisse de Rosières , qui pris le nom de saint Joseph du haut Balbiac, avec
une population d’environ 600 âmes.
Peu après, Chapias fut aussi érigée en
paroisse au détriment de Rosières et de Labaume avec une population de 500
âmes. Néanmoins, Rosières conservait encore un millier d’habitants.
Chapias, dont le nom se trouve rapporté
dans des actes très anciens, n’était qu’un hameau de
quelques maisons.
Il n’acquit une certaine importance que depuis la construction d’une
petite Chapelle sous le vocable de N.D de la Délivrance. Elle fut fondée par
l’abbé Sévenié. Sauvé miraculeusement d’un imminent péril, pourchassé pendant
la Révolution. Il en fut le premier chapelain et ce pèlerinage acquit bientôt
une renommée tous les jours croissants.
Monsieur le curé Barrial y fit élever sur une hauteur une tour sur
laquelle est la statue de Notre Dame.
Il
fit aussi agrandir la chapelle devenue insuffisante pour une paroisse et un
pèlerinage.
Lors de la chute du Clocher, Monsieur Georges avait pour vicaire l’abbé
Guérin, qui prit à cœur les travaux le curé s’en occupant peu.
Mr Guérin était très entreprenant,
avait du goût et du talent.
Il fit toutes les démarches
nécessaires auprès des autorités pour se procurer des fonds et non
Seulement il parvint à terminer son œuvre,
mais encore la parfaire en l’ornant richement.
Il fit placer dans le chœur un autel en bronze très artistique, coulé à
Toulouse , représentant la basilique Saint Pierre de Rome, le tabernacle
figurant l’Eglise et les gradins la colonnade. Les beaux vitraux de la fabrique
de Clermont,orneront le fenêtres. De remarquables stalles en noyer genre
gothique furent faites par un habile menuisier de Joyeuse nommé Vernale, qui
garnirent tout le pourtour du chœur.
Le
même artiste exécutât aussi un monumental confessionnal gothique qui, trouvé
trop encombrant pour Rosières fut placé dans l’église de Joyeuse.
L’église fut aussi décorée de peintures par un nommé Mazon .
Malheureusement Mr Guérin avait pour principe de faire passer l’agréable et le
luxe avant le principal prétendant que celui ci
serait forcément payé et exécuté. Il avait un peu raison car on se serait tenu au strict nécessaire et l’on
n’aurait qu’une église bien ordinaire. Il endetta donc la commune, fut obligé
de partir, laissant le curé et le conseil se débrouiller comme ils
pourraient ; emportant avec lui les récriminations et l’ingratitude, au
lieu des louanges et de la reconnaissance qu’il avait cependant bien mérités.
Il est incontestable que sans lui, rien de
pareil n’aurait été fait. Nous l’avons vu à l’œuvre et l’avons même secondé et
encouragé dans la voie qu’il s’était tracée.
Il
y a longtemps que les trous faits aux bourses sont bouchés, d’autant plus qu’à
cette époque, le pays était à l’apogée de la prospérité.
Fin
provisoire de la retranscription
.